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La sortie programmée du nucléaire en Suisse est un sujet de grands débats, en préparation de la votation populaire du 27 novembre 2016. Cette communication fait, à l’heure actuelle, l’objet d’une campagne de communication nationale soutenue par plusieurs partis politiques et ONG. Comme je blogue sur le thème de l’énergie depuis des années, ce tournant historique m’a paru un nouvel instant clé à éterniser via cet article.

Il s’est écoulé 5 ans depuis mon article annonçant la décision de la confédération suisse du 25 mai 2011 de sortir progressivement du nucléaire suite à la catastrophe de Fukushima.
Depuis, le premier paquet de mesures de la Stratégie énergétique 2050 (Révision du droit de l‘énergie) a été développé, déposé en septembre 2013 devant le Parlement, amendé maintes fois et enfin inscrit dans la loi sur l’énergie en vote final tout récemment le 30 septembre 2016.

Qu’en est-il de cette initiative »Sortie programmée du nucléaire » face à la Stratégie énergétique 2050?

Sortie progressive ou programmée du nucléaire?

Tout tient dans cette différence d’adjectifs!
Depuis le début de la stratégie énergétique 2050, les dates d’arrêt des 5 réacteurs nucléaires suisses n’ont pas été énoncées et la loi sur l’énergie votée le 30/11/2016 n’en mentionne aucune.
Pire, toutes les centrales ont des autorisations d’exploitation illimitées et peuvent rester en fonction pourvu que la sécurité d’approvisionnement soit garantie. Or, le réacteur de BeznauI (47 ans) est arrêté depuis un an pour des raisons de sécurité!
La Suisse détient le plus vieux parc de fission nucléaire au monde, trois de ses réacteurs atteignant respectivement 44, 45 et 47 ans.

Voilà ce qui explique l’initiative « Sortie programmée du nucléaire » qui dit s’inscrire en complément de la Stratégie énergétique 2050, alors que le conseil fédéral demande au peuple de la rejeter:

  • Limiter la durée de vie des centrales nucléaires à 45 ans
  • Interdire de construire et d’exploiter de nouvelles centrales nucléaires
  • Renforcer la Stratégie énergétique 2050 en matière d’économies en énergie et de développement des énergies renouvelables.

Pour vous donner une idée des divergences d’opinions, voici les récentes prises de position des Verts (Christian Van Singer, responsable de la communication pour la campagne de communication « Sortie programmée du nucléaire ») et du Conseil fédéral (Doris Leuthard, conseillère fédérale).

Le nucléaire perd du terrain dans le mix énergétique mondial en 2015, en ne représentant plus que 10.7%. Or en Suisse, il représente encore 38% du mix de production énergétique. L’initiative « Sortie programmée du nucléaire » propose de réduire d’un tiers ce pourcentage en fermant 3 réacteurs fin 2017, puis les deux suivants fin 2024 et fin 2029.

Un business model à repenser sans le nucléaire

Les communications s’intensifient autour de la question de l’initiative « Sortie programmée du nucléaire » et de la Stratégie énergétique 2050. La presse s’est emparée du sujet et multiplie les articles. Les associations partisanes de tout bord prennent position et s’allient à des ambassadeurs de leur cause,
S’il remporte ses 50’000 signatures d’ici au 19 janvier 2017, le référendum en préparation par l’UDC se positionne contre l’arrêt du nucléaire. Il pourrait d’ailleurs venir menacer la Stratégie énergétique 2050.
Et si ce potentiel référendum remettait le nucléaire au centre du mix énergétique du pays? Ne serait-ce pas un nouveau risque?

Les communications partisanes ont bien compris l’intérêt de jouer la carte de l’émotion en communication. Elles exploitent pré-jugés, peurs et croyances: peur de manquer, peur de payer plus cher l’énergie, peur de dépendance dans l’approvisionnement énergétique, peur des coûts de démantèlement des centrales nucléaires…Sur ce point, plus le démantèlement tarde, plus il risque d’être coûteux, sans compter les risques de sécurité.
Les communications en faveur d’une transition énergétique pour les énergies renouvelables et les économies d’énergie y voient, quant à elles, des opportunités économiques autant qu’environnementales.

Or, l’électricité n’a jamais été aussi bon marché qu’actuellement, à tel point que l’hydraulique suisse souffre et peine à se vendre: une hydraulique à 6,5 centimes face à un prix moyen de l’électricité à 2,8 centimes!

Au final, n’est-ce-pas le business model de certains acteurs de l’énergie qui est à repenser à travers les énergies renouvelables et le stockage de l’énergie, plutôt qu’un OUI ou NON à une votation ou à un potentiel référendum brandi comme une arme politique?

De ceci, point de communication très engagée. Le sujet est délicat. Lisez l’avis de Jacques Neyrinck, ingénieur électricien, professeur honoraire EPFL et ancien Conseiller national PDC dans son article Réacteurs fous  du 16/10/2016 dans l’Hebdo

Des campagnes pour comprendre l’énergie

Voici deux campagnes récentes pour aider à comprendre comment fonctionne l’énergie et comment l’économiser.

La campagne de la Fédération romande des consommateurs (FRC):

Le nouveau site des Energies vertes de Romande Energie:

 

Sources:

Parlement.ch: objet 13.074 sur La stratégie énergétique premier volet.

Site web de Sortie programmée du nucléaire.

Bilan.ch: Le nucléaire en recul à l’échelle mondiale.

Association des entreprises électriques suisses: Production et mix énergétique.

Le Temps.ch: Des barrages suisses sont à vendre. Comment en est-on arrivé là?

Blog in-fuseon: Fukushima, nos mémoires sont courtes.

Campagne de la FRC sur YouTube

Site web Energiesvertes.ch

WE LOVE ATOM de Noriaki Imai ©in-fuseon

WE LOVE ATOM de Noriaki Imai ©in-fuseon

Voici de nouveau une minute de silence pour Fukushima. 11 mars: déjà 3 ans. La catastrophe nucléaire de Fukushima du 11 mars 2011 a eu l’effet d’un 2ème tsunami déferlant sur le peuple japonais. Bouleversée par ce coup de semonce, j’écrivais ces 4 articles pour rendre compte et passer les messages:

France Info: Interview de Naoto Matsumura, le dernier homme de Fukushima.

Capture d’écran 2013-05-12 à 15.16.47Thanks to the BPW (Business and Professional Women), Club Lake Geneva who invited me to speak about the energy market and its status and perspectives in Switzerland. Indeed Switzerland is one of the rare countries to have decided to phase out nuclear power after the Fukushima catastrophy.

Fukushima has definitely been a world trigger to accelerate the development of renewable energies but vigilance is needed facing increasing energy needs worldwide while memories tend to be short!

IMG_2042I enjoyed the interactive round table with the 18 participants and had the pleasure to meet Ann, Sabine, Joyce, Véronique, Adrienne, Laureline, Hilary, Margareta, Isabelle, Violette, Doris, Christa and many others! I was surprised by the openness of mind and great interest the group showed towards the complex and up to date challenge that energy needs bring to our society.

Here is the slide show covering the topic I presented that evening!

Other related articles on In-fuseon blog:

La fission nucléaire, peur contre peur.

Fukushima, nos mémoires sont courtes!

International energy security: how and whom for?

100% d’énergies renouvelables en 2050. Rêve ou réalité?

Source: TDG.ch, Image: AFP

Le 11 mars 2011 sonnait le glas pour les habitants de Fukushima.  La filière de fission nucléaire recevait son 2ème soubresaut percutant et mondial après la catastrophe de Tchernobyl. Suite à cette catastrophe tant humaine qu’environnementale, le gouvernement suisse fut l’un des rares à avoir le courage de prendre la décision de renoncer au nucléaire. Qu’en est-il de ces deux situations 2 ans plus tard?

FUKUSHIMA, LES MANIFESTATION SUFFIRONT-ELLES?

Au moment où je publie cet article, nous sommes à quelques heures de « l’anniversaire » de Fukushima et demain, avec le décalage horaire occidental, les médias nous gorgeront d’images « limites voyeuristes » de la catastrophe. Cet hommage est louable mais que changera-t-il vraiment aux politiques énergétiques et à nos choix de consommation de l’électricité?

Noriaki Imai ©in-fuseon

Il y a 2 ans, j’ai été profondément touchée par ce qui est arrivé au peuple japonais et je publiais dans la foulée un premier article « La fission nucléaire: peur contre peur ». Huit mois après la catastrophe, j’en faisais un bilan chiffré qui dévoilait l’évacuation de 110’000 personnes dans un périmètre de 30 kms de la centrale et de multiples conséquences sanitaires et alimentaires.

En fait le bilan s’est avéré encore plus lourd avec 160’000 personnes qui ont dû abandonner leur domicile et 19’000 morts et disparus.

En moins d’un an après Fukushima, le Japon a arrêté ses 54 réacteurs nucléaires pour les passer au peigne fin de mesures de sécurité et a réussi à vivre sans les 30% de l’électricité provenant de cette source d’énergie. Ceci ne s’est pas déroulé sans conséquences sur la limitation des consommations dans certaines régions du Japon.  Un plan d’urgence a activé l’accélération de nouvelles sources d’énergie: déploiement des énergies renouvelables, relance de centrales à charbon et importations. Au moment de la catastrophe, la part des énergies renouvelables représentait 1.18%, puis 1.6% avec les installations solaires 2011 et elle était censée doubler en 2012 pour atteindre 3.2% soit près de 10 GWh (chiffres non encore disponibles).

Le Monde.fr

Or, l’arrivée d’un nouveau gouvernement en décembre 2012 relance le débat autour de l’abandon du nucléaire: il est question de réactiver les réacteurs conformes aux normes de sécurité, deux ayant déjà été remis en service!

EN SUISSE, UNE POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE CONTROVERSÉE

Suite à Fukushima, la Suisse a pris la décision historique de sortir du nucléaire le 25 mai 2011. Depuis, le Conseil fédéral a élaboré la stratégie énergétique 2050 autour:

1. de nouvelles sources de production d’énergie:

  • énergies renouvelables avec recrudescence des « poches » restantes en hydraulique et rattrapage en solaire et éolien,
  • et construction de centrales chaleur-force et à cycle combiné à gaz en transition énergétique.

2. d’une accélération des programmes d’efficience énergétique dans le bâtiment, la mobilité et les appareils électriques concernant les entreprises et les particuliers. En bref: Réduire la consommation globale d’énergie et la consommation d’électricité respectivement de 70 TWh et de 21 TWh d’ici 2050.

  1. d’une réforme fiscale prévue au delà de 2020.

Composition de l’offre d’électricité (uniquement production nationale) jusqu’en 2020, 2035, 2050 sur la base du présent paquet de mesures du DETEC (source: Prognos)

La mise en consultation du premier paquet de mesures de la stratégie a pris fin le 31 janvier 2013 et a résulté en plus de 280 prises de position de tous bords politiques et associatifs. Le Conseil fédéral est en train de revoir sa copie et en prévoit un retour mi-2013.

Voici quelques controverses rencontrées par la stratégie énergétique 2050:

  • les objectifs de baisse de consommation des énergies jugés irréalistes.
  • la compatibilité des objectifs de stabilisation de la consommation d’électricité en 2020 malgré la substitution du fossile par l’électrique  dans le transport.
  • la potentielle augmentation des coûts de l’électricité et le risque de pénurie d’électricité, sources de ralentissement économique.
  • la lenteur de la transition vers les énergies renouvelables et vers l’introduction d’une taxe CO2 sur les carburants.
  • pour certains, l’interventionnisme de l’État et pour d’autres, le manque de décision par exemple pour libérer le plafond de la RPC et les 24’000 projets en attente (La RPC est un outil de dynamisation des projets de production d’énergie renouvelable notamment solaire. Elle est victime de son succès depuis son introduction en 2009!)

Or les dates définitives d’arrêt des centrales nucléaires n’ont pas encore été fixées!

Un  récent sondage Univox 2012 (février 2013) met le doute du maintien de l’effet Fukushima sur la conscience environnementale des Suisses. Les valeurs 2012 de conscience écologique et de comportements auraient retrouvé leur niveau de 2010.

De nombreux médias se sont fait les gorges chaudes de cette constatation et l’émission 120 secondes de la RTS en est l’une des plus cinglantes!

Malgré tout cela, des faits positifs permettent de constater des avancées certaines en Suisse:

Sources:

My TF1 News: « La catastrophe de Fukushima expliquée en 3 D ».

Le Monde.fr: « Nouvelles manifestations anti-nucléaire au Japon ».

La Tribune.fr: « Solaire: le Japon devient le marché le plus attractif au monde ».

OFEN: Définition du premier paquet de mesures pour la stratégie énergétique 2050.

DETEC: « Prochaines étapes et graphiques ».

Le Matin: « La stratégie énergétique 2050 du Conseil fédéral divise ».

Swissgrid: « Liste d’attente RPC ».

Swisscom: « La RPC victime de son succès ».

RTS: « L’effet Fukushima n’a pas duré chez les Suisses ».

Tribune de Genève: « Fukushima s’estompe dans la mémoire collective ».

Parviendrons-nous à une société à zéro carbone ou en tous cas à moindre carbone? Voici une question à laquelle ont tenté de répondre les prestigieux intervenants du 2ème Swiss Eco Leaders Day le 25 juin au Forum Fribourg.

Un an après la catastrophe de Fukushima qui a conduit en mai 2011 à la décision historique de la Suisse de sortir progressivement du nucléaire, voici un panel non exhaustif des points de vues et visions qu’ont exprimés des intervenants aussi différents qu’enthousiastes.

DES MESSAGES QUI S’ACCORDENT POUR « LE MIEUX »

Raphaël Domjan, l’éco-aventurier du vaillant catamaran Planet Solar, premier bateau à avoir fait le tour du monde uniquement à l’énergie solaire, nous transmet un énorme message d’espoir qui appelle le respect:

« 60’006 km parcourus avec une puissance équivalente à celle d’un scooter! Ceci avec des technologies solaires photovoltaïques actuelles! Si un ambulancier neuchâtelois est capable de lever 30 millions de francs pour faire le tour du monde, alors tout est possible! »

Chapeau bas Raphaël et encore bravo!

Michèle Sabban, Présidente de l’Assemblée des régions d’Europe (ARE) et de l’association R20 d’Arnold Schwarzenegger, prône l’importance du combat des régions et territoires face au nouvel échec du récent sommet de la Terre Rio+20:

 » Mon pari est que la croissance de demain sera verte ou ne sera pas. On ne peut rien attendre d’un après Rio+20: 193 états ne s’accorderont jamais vraiment! En revanche, le R20 est une force de propositions vis à vis du G20 et concrétise le passage du Think Tank à l’Action Tank! L’avenir des projets passe par la coopération inter-régionale sans blocage diplomatique! »

Philippe Virdis, Directeur du Groupe E, (distributeur d’électricité sur les cantons de Fribourg, Neuchâtel, Vaud et Berne) s’est lancé dans une démonstration live et sans effet de « Murphy » de son tout nouveau système e-vision de « Smart metering » qui permet aux consommateurs particuliers et PME de contrôler leurs consommations d’électricité et donc d’agir pour les réduire. Application très parlante pour comprendre sa consommation instantanée ou comparer ses consommations. C’est l’enclenchement du four qui a créé le pic que vous voyez à l’écran!

« Les flux d’électricité vont devenir multi-directionnels avec le développement des auto-producteurs. De plus, les consommateurs ont besoin de connaître leurs consommations en temps réel. Actuellement quand ils reçoivent leur facture annuelle, il est trop tard pour agir! Il est possible d’économiser 5% immédiatement et sans effort aucun. »

Pierre Varenne, Directeur de Michelin Recherche et Technique SA à Granges-Paccot, prévoit qu’en 2020, 10 à 20% au grand maximum des nouveaux véhicules seront hybrides ou électriques. L’Europe sera le continent où les efforts ainsi que les réglementations et taxes seront les plus importants.

« Cela fait 120 ans que l’on roule et 20 seulement que l’on se préoccupe de l’énergie. Le carburant bon marché, c’est fini! L’industrie du transport va avoir droit à son lot de réglementations et d’objectif de réduction de CO2 de 50% à 75%! Cependant, dans les 25 ans, le moteur à combustion gardera une part prépondérante malgré la hausse du prix du baril de pétrole! La moyenne d’émissions de CO2 va devoir évoluer de 160g CO2/km à 95g d’ici à 2020.
La pile à combustible va révolutionner la propulsion. Le Japon a beaucoup d’avance et se prépare à sa commercialisation dès 2015! »

Saviez-vous qu’un pneu de basse résistance au roulement économise 1 plein sur 5 pour un véhicule de tourisme et 30% pour un poids lourd?
Michelin Recherche et Technique a collaboré avec FAM Automobiles (Doubs) pour créer le 1er véhicule à pile à hydrogène homologué en France.

Christian Bach, Chef de division Moteurs à combustion à l’EMPA (laboratoire fédéral des sciences et technologies des matériaux), nous annonce les tendances des futurs véhicules:

« D’ici à 10 ans, les véhicules suisses devront avoir réduit d’un facteur 2 leurs émissions de CO2: 155g de CO2/km en 2011 à 70 g en 2025. En 2015, les parcs véhicules (hors particuliers) se verront imposer la limite de 130g. En cas de dépassement de la limite, les taxes seront lourdes. L’avenir passera par l’hydrogène comme énergie de stockage intermédiaire qui, mélangé à du biogaz et du gaz naturel combinera économie de carburant et réduction de CO2. »

Travail de recherche EMPA

Walter Steinmann, Directeur de l’office fédéral de l’énergie (OFEN), explique les étapes clés de la stratégie énergétique suisse 2050:

 » Il faut rapprocher l’objectif de 22.6 TWh d’énergies renouvelables d’ici 2050 à l’objectif de stabilisation de la demande d’électricité à 60 TWh. Jusqu’en 2020, on mise sur les incitations et les actions volontaires, ensuite il y aura moins de subventions et plus de taxes incitatives. Un premier paquet de mesures a été publié. Le 14 septembre 2012, la stratégie du Conseil fédéral sera mise en consultation pour décision à fin janvier 2013, passage au parlement, voire référendum populaire.

Beat Vonlanthen, Conseiller d’état, Président de la Conférence des Directeurs cantonaux de l’énergie, parle franchement en évoquant l’échec de Rio+20:

« L’échec n’est pas une solution! L’AIE prédit une hausse de 20% des émissions de CO2 et 6°C de plus avec le risque que le charbon redevienne prédominant d’ici 2035! Investir sur les Négawatts, dans la rénovation des bâtiments, inciter l’utilisation du courant vert, inciter les transferts de technologies des laboratoires scientifiques vers l’industrie, voilà des actions concrètes que nous prenons sur le canton de Fribourg par exemple. »

LE BAROMETRE NATIONAL ÉNERGIE ET ENVIRONNEMENT 2012

C’est la 2ème édition de l’enquête d’opinion nationale suisse (268 réponses en 2012 contre 874 en 2011) qui nous révèlent les opinions sur l’efficacité et la popularité des mesures et concepts en vigueur sur tous les thèmes de l’environnement.
L’enquête 2012 révèle une perspective de mix énergétique et électrique (lien vers notre compte rendu du Swiss Eco Leaders Day 2011) très proche de celle de 2011: 55% du courant seront hydrauliques ( +2% par rapport au sondage 2011), 21% nucléaires (-6%) et 6% issus des énergies fossiles ( +3%). Le solaire serait à 7% ( +2%), l’éolien à 4% ( +1%), le biogaz- biomasse à 3% (stable). Les 4% restants se répartiraient entre la géothermie profonde et la récupération des centrales d’incinération.

Ce qui a bougé:

  • 80% des leaders suisses sont d’accord de sortir du nucléaire
  • 58% au lieu de 50% sont d’accord pour supprimer le plafonnement de la RPC pour favoriser le déploiement des installations solaires photovoltaïques
  • approbation de l’interdiction des appareils ménagers avec un stand-by >1 watt

Raphaël Domjan de Planet Solar et Guy Wolfenberger, fondateur de Grove Boats

UN CLIN D’OEIL AUX BATEAUX SOLAIRES DE GROVE BOATS

La société suisse Grove Boats SA conçoit, construit et commercialise des bateaux électro-solaires et hybrides destinés au transport de passagers. Ces bateaux n’ont certes pas la taille d’un Planet Solar mais pas non plus le même usage.

Si vous êtes abonné à la newsletter de lOPI (Office de la Promotion Industrielle) de Genève, vous retrouverez cet article en lien de la rubrique Cleantechs dans la newsletter de juin 2012!

Pour plus d’informations:

Planet Solar, interview exclusive de Raphaël Domjan.

TÛRANOR PlanetSolar : Avec 10 maisons, on fait le tour du monde en bateau solaire !

Les décideurs favorables à la sortie du nucléaire.

San Francisco seen by symbiome-international.org. Book "Terres d'avenir".

On April 4th, 2012, I attended the International Congress on Energy security in Geneva. As an early promoter of renewable energies since 2003 in my role of communication specialist, I’m shared with mixed feelings about some of the trends I heard on the future of energies. Here are a few key extracts from the conference and add-ons from personal research.

ACCESS TO ENERGIES

Today 1/3 of the 7 billion world population have neither access at all to electricity (1.5 billion people) nor continuous access to it (1 billion).

« By 2030, energy should be accessible, cleaner and more efficient if we want to reduce that gap », says a UN official.

Dr. Noé van Hulst, director of the Energy Academy Europe, precises that if demand for electricity was met by poorer countries, the impact on global energy demand would be less than 1%. This is therefore negligeable and shouldn’t hold actions to re-balance lacking countries!

WORLDWIDE GROWING ENERGY DEMAND

« Energy production doubled since 1973, electricity production tripled and nowadays the world is rapidly becoming electric », indicates Pr. Hans B.Püttgen, director of the EPFL energy centre.

Even if the US still swallow 1/4 of the oil worldwide production, most of the energy demand’s growth comes from developing non-OECD Asian economies, China and India leading the way. Briefly speaking, energy demand is skyrocketting!

Source: International energy outlook 2011 from www.eia.gov/

(1 quadrillion Btu=around 10 to the power of 24 kj).
By 2030, the electricity sector is the one to grow most to reach nearly 30% of the total energy consumption.

FOSSIL ENERGIES STILL PREDOMINANT

Renewable energies have never been as trendy and necessary as now, after the Fukushima energy tsunami hit Japan and all nuclear convictions.

symbiome-international.org. Book "Terres d'avenir"

However geopolitical energy experts predict that in 2030/2035, 80 to 90% of energies will still be fossil resources…whether we like it or not!

We all live on the same planet and we should all steer the same boat!

Here is how experts see the energy production development:

  • Oil will be substituted almost in all sectors except transportation which will absorb 90% of the growth of energy demand,
  • As oil prices increase above $150 per barrel, unexploited oil and shale gas plants become profitable,
  • Coal is predominant in electricity generation and will continue to grow,
  • We are entering a new age for gas whose reserves of 250 years contribute to security promises,
  • Nuclear is still considered as essential to the energy mix of tomorrow, especially with the yet to come fusion technology: see the ITER project.

Out of this scenario loaded with CO² emissions, there are 3 good news though:

  • There will be a growth in renewables: ie. the gigantic Desertec solar power project is about to rise out of the desert sands, starting in Morocco and Tunisia to provide 15% of Europe’s electricity needs,
  • China, India and surrounding countries are betting upon local and plentiful hydropower resources,
  • Japan is proving that it’s possible to survive without nuclear power: out of the 54 nuclear reactors active in March 2011, there is only one plant still running and to be shut down in May 2012! Actions have been taken to reduce consumption, solar energy has been given priority, but gas and coal plants had to re-open too!

Source: International energy outlook 2011 from www.eia.gov/

WHAT NEEDS TO CHANGE?

The business model:
One thing all experts agree upon is the sustainable need for massive investments in a sector of high capital costs and longevity of assets (75 years!). The price volatility slows down investments and drive them towards « short term » lower costs solutions such as coal or shale gas which are highly polluting industries.
Therefore it is necessary to find new business models!

The energy for transportation:
Ms Anna Korin , Co-director  of the ONG Institute for the Analysis of Global Security, proposes a very tempting scenario getting rid of the OPEP hegemony and of increasing instability and conflicts. The solution lies upon using ie methanol at $0.70 per gallon and consequently at a markup price still below gasoline.

Our consumptions:
Ricardo Klatovsky, Vice-president Energy and Utilities industry IBM Europe, announces that 170 billion of kWh are wasted annually by end consumers because they don’t know how much they consume. This paves the way to smart metering and  smart grid to better manage electricity networks and « gives the power » to consumers!

If none of this is done, here is the threat of an impact level 3 scenario …in images by Symbiome:

Tokyo. symbiome-international.org. Book "Terres d'avenir".

New York. symbiome-international.org. Book "Terres d'avenir".

Sources:

« Terres d’avenir » video.

Exhibition of « Terres d’avenir » in Geneva on April 4 th, 2012 during the International Congress on Energy Security.

Rien de tel que des chiffres pour attiser les consciences de notre société très rationnelle. Les chiffres comme les images parlent d’eux-mêmes sans besoin de commentaires superflus. Voici notre 2ème article sur Fukushima, le 1er ayant été publié 10 jours après la catastrophe du 11 mars, dans la foulée du sentiment de révolte et d’impuissance qui m’avait envahie.

WE LOVE ATOM de Noriaki Imai ©in-fuseon

Avant de faire le tour des chiffres, je veux donner un petit coup de pouce à la très généreuse initiative de l’atelier Medamothi qui expose les travaux de 43 artistes japonais jusqu’au 4 décembre pour reverser les dons à la Croix rouge du Japon. Si vous habitez sur le canton de Vaud en Suisse, c’est à une vingtaine de km au nord de Lausanne. Sinon vous pouvez télécharger l’image de votre choix pour 50 Euros.

J’ai personnellement choisi l’image d’ATOM de l’artiste Noriaki IMAI qui symbolise le déclin fondant de l’ère nucléaire au Japon, pays qui l’avait pourtant couronné en grandes pompes il y a près de 50 ans – Titre de l’oeuvre: « FUKUSHIMA NUCLEAR POWER STATION (We love ATOM) »

LES CHIFFRES:

C’est l’arrêt de l’alimentation électrique qui a empêché le refroidissement des réacteurs nucléaires endommagés et qui a provoqué la crise nucléaire.
Avec les radiations nucléaires, les conséquences n’arrivent que plus tard. Certes il y a eu malheureusement quelques décès immédiats aux alentours de la centrale. Mais quelles conséquences à partir de maintenant pour les populations, la faune et la flore terrestre et marine?

  • Evacuation de 80’000 personnes dans un périmètre de 20 kms plus 30’000 dans un périmètre de 30 kms au moment de la catastrophe
  • « Des échantillons de sols prélevés à environ 60 kms de la centrale montrent une exposition à des doses de radiation jusqu’à 20 fois supérieures à la dose au delà de laquelle on estime inacceptable le risque de cancer », La Revue Durable de sept/oct selon le Criirad
  • Les pastilles d’iode devant saturer la thyroïde en iode non radioactif (empêchant ensuite la fixation de l’iode radioactif) n’ont été distribuées que cinq jours après le 11 mars
  • Selon le gouvernement japonais, plus de 160’000 personnes ont été « scannées » en mars 2011 et aucun cas d’irradiation grave n’a été décelé!
  • 5 mai 2011: 1ère visite « humaine » possible des réacteurs depuis la catastrophe
  • 103 ouvriers ont travaillé à Fukushima et ont été exposés aux fortes radiations cumulatives. L’un d’entre eux est décédé d’une leucémie et 3 autres ont été gravement brûlés
  • Accident nucléaire de niveau 7, niveau maximum sur l’échelle internationale  (International Nuclear Event Scale)
  • Difficile pour l’instant de déceler les cancers potentiels dus à l’irradiation face au risque de 40% en moyenne de contracter un cancer pour une toute autre raison
  • Fukushima a distribué des détecteurs de radiation à 280,000 enfants d’écoles primaires et secondaires. Le temps de jeux extérieurs est limité à 2 ou 3 heures par jour.
  • Les compteurs Geiger sont les gadgets les plus populaires jusqu’ à Tokyo
  • Une étude a été lancée pour vérifier la thyroïde de 360’000 jeunes de moins de 18 ans avec l’objectif de les suivre tous les 5 ans. De même auprès de femmes enceintes proches des zones sinistrées. Or cette étude a donné peu de résultats car moins de la moitié des gens y ont répondu. La population a fui et déménagé depuis
  • 2’300 mères japonaises de 28 préfectures du Japon ont organisé un « sitting » en septembre et octobre à Tokyo pour demander la protection de leurs enfants par l’obtention du droit d’évacuer les zones contaminées. Le droit d’évacuer est financé par le gouvernement uniquement si le taux de radioactivité de la zone est de plus de 20 millisieverts par an!

Several thousand people are marching in downtown Tokyo calling on the government to abandon nuclear energy, Sept. 19, 2011 (Photo: Koji Sasahara / AP)

  • Contamination  de l’airévaluation scientifique des émissions de Xenon-133 and Césium-137 dans l’atmosphère dans les 3/4 jours qui ont suivi le tsunami:
    • les émissions de 133Xe ont été évaluées à 16.7 EBq (exabecquerel), ce qui représente la plus grande émission radioactive historique de ce gaz, non associée à un test de bombe nucléaire!
    •  les émissions de  137C sont été évaluées à 35.8 PBq, ce qui équivaut à environ 42% des émissions de Chernobyl
  • Détérioration des niveaux de contaminations radioactives à Fukushima-city, (ville de 300’000 habitants à 60 km de la Centrale) en septembre
  • Contamination alimentaire: taux de radioactivité de l’ordre de 500 becquerels par kilos sur du riz récolté à 56 kms de la centrale en septembre. « 40 sites présentaient des taux excédant 5000 becquerels par kg (limite maximum  du gouvernement pour récolter et faire pousser du riz) ». Le 17 novembre, le gouvernement décrète l’embargo sur le riz de la région de Fukushima. L’embargo vise 154 fermes rizicoles, qui produisent au total 192 tonnes de riz par an!
  • Contamination de la mer15’000 terabecquerels ont été rejetés dans l’océan par la Centrale de Fukushima. Des niveaux de 10’000 becquerels par mètre cube (100’000 en avril 2011) ont été détectés en juillet 2011. Des taux dépassant les 500 bq/kg ont été constatés sur 18 espèces de poisson et de fruits de mer.
  • Les terabecquerels de Cesium 137 déversés de mars à Mai dans la mer et dans les airs sont légèrement supérieurs aux quantités rejetées par les essais atomiques dans le Pacifique!
  • Et malgré tout ça….les touristes retournent au Japon: A Kyoto alors que les taux d’occupation étaient de 30% en mars/avril 2011 (contre 95% en 2011!), l’été a été marqué par une reprise avec des taux avoisinant 70%.
  • De nombreuses zones autour de Fukushima pourraient être désertées  pendant des décennies avec des taux de 500 millisieverts par an (contre 1 mSv pour la limite légale qui a été augmentée à 10 mSv après la catastrophe et même 20 mSv pour la préfecture de Fukushima).
  • Et pour finir, 3 jours avant l’embargo sur le riz, visite guidée en images de la centrale de Fukushima par les autorités japonaises pour montrer que tout est rentré dans l’ordre! A vous d’en juger!

Ce sont les conséquences sociales, environnementales et économiques que le peuple japonais supportent désormais.

Sources d’information:
Wikipedia

Huff post Green 

Fukushima Green actions

Reuters, plan d’évacuation

2000watts.org

Criirad

Le 25 mai 2011: décision historique de sortir la Suisse du nucléaire.

Hier, le conseil fédéral suisse a pris une décision historique, mémorable et responsable pour l’avenir énergétique du pays:
sortir la Suisse progressivement du nucléaire.


Résumé des 8 points principaux de la stratégie et revue de l’effervescence médiatique autour du sujet!

« Les centrales nucléaires actuelles seront mises à l’arrêt à la fin de leur durée d’exploitation et ne seront pas remplacées. », extrait du communiqué de presse du Conseil Fédéral Suisse, Berne le 25.5.11.

LA STRATEGIE EN 8 POINTS

2034: la dernière des 5 centrales nucléaires actuelles (décision basée sur une durée d’exploitation de 50 ans maximum) sera découplée du réseau.
Le scénario choisi (le n°2 parmi les 3 étudiés) est techniquement possible tout en garantissant la sécurité d’approvisionnement énergétique du pays et supportable du point de vue économique. Voici un résumé de la stratégie en 8 points:

  1. Renforcement des programmes d’efficacité énergétique pour éviter que la consommation augmente de 60 milliards de kWh en 2010 à 90 milliards de kWh en 2050. Mentionnons par exemple le programme Doubleco de SIG à Genève qui offre de doubler la réduction de la facture d’électricité des particuliers et des entreprises qui réussissent à baisser leurs consommations
  2. Elargir les offres d’électricité de sources renouvelables en hydraulique, éolien, solaire et celles transitoires à base de centrales à gaz (produisant chaleur et électricité). Mentionnons l’initiative innovante moncarrésolaire de Romande Energie en 2009/2010 de lancer un des plus grands parcs solaires en Suisse sur les toits de l’EPFL et d’ouvrir les panneaux à la location à tout un chacun
  3. Développer des productions nationales d’énergies pour réduire la dépendance énergétique
  4. Accélérer l’extension des réseaux électriques « intelligents » de type Smart Grids pour optimiser l’équilibrage entre offre et demande d’énergies et réduire les pertes
  5. Intensifier recherche et transferts de technologies à but d’industrialisation des innovations: cf l‘interview ce matin sur la RSR 1 de Christophe Baillif, patron du laboratoire de recherche solaire PV de l’IMT-EPFL à Neuchâtel, qui voit l’avenir du solaire photovoltaïque passer par le besoin d’investir massivement dans  la création d’un centre de recherche en énergie solaire
  6. L’exemplarité des institutions  pour mettre en pratique et utiliser les cleantechs en leur sein
  7. S’appuyer sur des projets phares
  8. Collaborer avec l’international

L’EFFERVESCENCE MEDIATIQUE

Cet événement provoque depuis hier après-midi une multitude de réactions.  La presse locale s’est emparée de ce sujet brûlant en démultipliant avis et points de vue. En voici une revue de presse certes non exhaustive au rythme auquel l’effervescence est en train de s’emballer!

Les liens de la revue de presse ne fonctionnant plus, voici quelques liens officiels plus pérennes:

DETEC: Sortie du nucléaire

RTS.ch: « Sortir du nucléaire: une pluie de réactions »

Revue de presse de mai 2011:

Tribune de Genève: « Doris Leuthard: C’est un jour historique, une chance à saisir »

Les 16 premières minutes de l’émission Genève à Chaud du 25.5 sur Léman Bleu: les politiques s’expriment sur la décision du conseil fédéral

24 heures: « Sortie du nucléaire: la Suisse quasi seule face à l’Europe »

Le Temps: « Le conseil fédéral veut sortir du nucléaire en 2034″

Les Echos: « La Suisse décide de sortir progressivement du nucléaire »

RSR1: « Sortie du nucléaire: l’interview de Christophe Baillif »

Désormais, il ne reste « plus qu’à  » faire passer cette décision au parlement!

Photo extraite de www.solstis.ch: installation moncarrésolaire de Romande Energie sur les toits de l'EPFL

Actuellement en Suisse, l’énergie solaire photovoltaïque ne contribue qu’à 1% du mix électrique total et  peine à trouver sa place parmi les 58% d’énergies renouvelables que compte le pays. Or face à l’objectif d’augmenter la part des renouvelables à 70% en 2030 et aux difficultés que rencontre l’éolien pour négocier ses espaces d’installations, le solaire connaît une relance certaine.
Désormais, les chiffres s’envolent…enfin!

UNE REVELATION EN OR POUR ACTIVER LE SOLAIRE

Révélation clé issue de la 1ère enquête d’opinion nationale suisse sur l’efficacité et la popularité des mesures et concepts en vigueur sur tous les thèmes de l’environnement dont le solaire!

Image extraite du rapport: connaissance de la part du solaire dans le mix énergétique en 2050

Présentée le 13 avril 2011 à Energissima lors du Swiss Eco Leaders Day par le Professeur Dr Rolf Wüstenhagen, directeur de l’Institut économie et environnement de l’Université de Saint-Gall, cette enquête auprès de milieux politiques et économiques révèle, à mon avis, un élément clé pour sensibiliser les publics sur l’énergie solaire. Ca parait banal mais c’est une fois de plus: L’INFORMATION! 

« Les connaissances des sondés en matière d’énergie solaire ont une influence considérable sur l’estimation de la part de l’électricité solaire dans le mix énergétique de 2050. Alors que le groupe disposant des connaissances les plus approfondies, table sur une proportion de 11%, les personnes qui disposent des connaissances les plus faibles estiment cette proportion à 5%. », extrait du rapport.

COMMENT PASSER DE 1% à 10% VOIRE 20% DE SOLAIRE?

Depuis la catastrophe de Fukushima, les nouvelles énergies renouvelables sont prédominées par une relance certaine du solaire (photo-voltaïque et thermique) ainsi que par la cogénération (production simultanée d’électricité et de chaleur), la biomasse et les biocarburants.

La relance des installations solaires nous est confirmée par des acteurs locaux, distributeurs ou intégrateurs des technologies photovoltaïques. Que ce soit Solstis à Lausanne, Solexis à Yverdon ou Tritec à Aarberg, tous se réjouissent de la relance effective du marché depuis un mois (propos recueillis lors de la visite du salon Energissima à Fribourg).

Face aux difficultés que rencontre l’éolien pour négocier ses espaces d’installations, Swisssolar, l’association suisse des professionnels de l’énergie solaire, préconise de déplafonner la RPC (Rétribution au Prix Coûtant de l’électricité issue d’énergies renouvelables) qui détient un pot de CHF 320 millions dont 10% uniquement pour le photovoltaïque et d’ainsi répondre aux 8600 installations sur liste d’attente. Swisssolar préconise une part de 10% minimum, voire de 20% dans le mix électrique suisse d’ici à 2025.

« L’énergie issue du photovoltaïque ne sera pas la seule requise pour remplacer l’énergie nucléaire », reconnaît cependant Swisssolar, mais elle dispose du plus grand potentiel parmi les sources d’énergies renouvelables en Suisse, propos extraits de l’article du Matin.ch du 14 avril 2011.

Tout ceci est bien entendu conditionné par une baisse des coûts du solaire…qui ne va pas se faire attendre… A suivre.

C’est la matinée de conférences du premier forum suisse des leaders de l’environnement (Swiss Eco Leaders Day) le 13 avril à Energissima qui m’a inspiré cet article.
La catastrophe de Fukushima, déclarée au moins aussi importante que celle de Tchernobyl a ébranlé les croyances et ouvre dans son malheur une nouvelle porte aux énergies renouvelables. De Jacques Attali, géopoliticien émérite à Josche Muth, jeune ambassadeur de la vision européenne 100% renouvelable en passant par la 1ère enquête nationale d’opinions en Suisse, quelle part de rêve et de réalité?

LA SONNETTE D’ALARME EST TIREE

On ne présente pas le « géopoliticien de l’avenir » Jacques Attali et son parcours de conseiller auprès du Président de la République française de 1981 à 1991 et entre autres actuellement président de PlaNet Finance, organisation de Solidarité Internationale spécialisée dans le développement de la micro-finance dans 80 pays. Jacques Attali ne mâche pas ses mots quant à sa vision d’avenir plutôt alarmante.

« Nous vivons une dictature de l’insouciance. Le monde fonce vers sa catastrophe écologique. Il a une chance de s’en sortir de façon anarchique et malheureusement peu organisée », Jacques Attali, le 13.4.11

En passant de 7 à 9 milliards d’habitants d’ici à 2050, les besoins de notre planète vont croître de 30 à 40% quant aux demandes en énergies et en agro-alimentaire.
Le prix des biens de base que sont les énergies, la nourriture, les transports et l’habitat augmenteront alors que la Loi de Moore (doublement de la puissance de l’électronique tous les 18 mois) et la baisse des coûts des technologies permettront l’accès à moindre prix à des biens secondaires et de « luxe ».
L’accès aux énergies ne suivra-t-il pas le même schéma que celui de la concentration actuelle des richesses dont 80% vont à 1 % de la population?
Et quelles énergies parviendront à alimenter notre planète sans la détruire?

LA VISION EUROPEENNE A 100% RENOUVELABLE

Image extraite de la galerie photos Energissima

C’est Josche Muth, Deputy Secretary General de l’EREC, le Conseil Européen des Energies Renouvelables qui nous souffle une vision d’avenir et des solutions pour alimenter l’Europe avec 100% d’énergies renouvelables d’ici à 2050 grâce au programme Re-Thinking 2050.
Mais comment parvenir à couvrir 100% de nos besoins énergétiques pour l’électricité, la chaleur, le froid et les transports (véhicules électriques) avec un bouquet de sources 100% renouvelables?
Il n’y a pas de miracles. Il faut réorienter les investissements notamment du nucléaire qui bénéficie de 4 fois plus de subventions institutionnelles que les énergies renouvelables.

Europe: passer les énergies renouvelables de 24% en 2020 à 45% en 2030 et 96% en 2050!

Tableau extrait du rapport Re-Thinking 2050

La tyrannie des investissements: Yes or No?

Josche Muth nous démontre par un petit calcul qui en dit long que
prendre la voie des énergies renouvelables mène à un bénéfice économique d’ici à 2050!

Voici le calcul que vous ne trouverez pas sous cette forme dans le rapport:

€ 3’800 milliards = coûts de CO2 évités
+  € 1’090 milliards = économies d’énergies fossiles
–   € 2’800 milliards = investissements cumulés dans les énergies renouvelables
= € 2’090 milliards de bénéfices économiques d’ici à 2050 

Alors bien entendu, certains se lanceront dans la guerre des chiffres. Mais n’est-il pas plutôt engageant d’essayer? Cela relève des choix d’investissements publics et privés et de l’opinion des peuples!

EN SUISSE, PERSPECTIVES POUR UN MIX ENERGETIQUE PLUS VERT

Ce sont les résultats de la 1ère enquête d’opinion nationale suisse (874 réponses) qui nous révèlent les opinions sur l’efficacité et la popularité des mesures et concepts en vigueur sur tous les thèmes de l’environnement (taxe sur l’essence, centime climatique, Minergie, étiquettes énergies etc) et pas seulement celui des énergies (Mix énergétique, mix électrique, Rétribution à Prix Coûtant, offres de courant vert…).
Présentée par le Professeur Dr Rolf Wüstenhagen, directeur de l’Institut économie et environnement de l’Université de Saint-Gall, cette enquête auprès de milieux politiques et économiques révèle deux éléments clés sur l’avenir énergétique de la Suisse:

Le mix énergétique:
Il s’agit de l’ensemble des sources d’énergies primaires utilisées pour nous éclairer, nous chauffer, nous transporter et fabriquer nos biens de consommation. Actuellement, seuls 15% de ces énergies sont renouvelables. La perspective est de passer à 55% en 2050.

Extrait du rapport d'enquête

Le mix électrique:
Il s’agit de l’ensemble des énergies utilisées pour produire de l’électricité. Actuellement, 42% proviennent d’énergies fossiles dont 39% du nucléaire et 58% d’énergies renouvelables dont 55% de l’hydraulique. Le solaire n’intervient que pour 1%.
L’objectif serait de réduire l’atome à 27% en 2030 et 17% en 2050 et d’augmenter la proportion des renouvelables à 70% en 2030 pour atteindre 81% en 2050.

Extrait du rapport d'enquête. Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Alors rêve ou réalité?
L’enquête n’est qu’une prise d’opinions et de perspectives et elle a été menée avant la catastrophe de Fukushima. Mais les résultats prédisposent d’une volonté. Que l’avenir ne déçoive pas dans les passages aux actes!

Et vous, que pensez-vous de ces chiffres et de ces perspectives? Rêve ou réalité? A vos commentaires toute!