Archive d’étiquettes pour : efficacité énergétique

Martin Beniston au centre. Crédit photo ©in-fuseon.

Martin Beniston au centre. Crédit photo ©in-fuseon.

Le plus grand catamaran solaire vient de repartir de Boston le 4 juillet pour remonter le Gulf Stream en sillonnant les fascinants vortex océaniques situés entre Boston et St-John’s (Canada). Lorsque j’ai eu le grand plaisir de rencontrer à Boston le professeur Martin Beniston, leader de la mission scientifique de l’expédition PlanetSolar DeepWater, il était déjà question de modifier la route du bateau. C’est désormais officiel: PlanetSolar ne remontera pas jusqu’en Islande puis en Norvège comme initialement prévu mais amorcera son retour au bercail européen après sa dernière escale sur le territoire canadien. Merci à Martin Beniston de s’être prêté au jeu de quelques questions/réponses !

ADAPTER SA ROUTE EN FONCTION DES ALÉAS

N’est-ce pas la meilleure des leçons de sagesse que nous donne la décision concertée entre le comité scientifique dirigé par Martin Beniston et le capitaine du Tûranor PlanetSolar, Gérard d’Aboville ? Adapter la route du bateau en tenant compte que :

  • L’expédition a pris 3 semaines de retard à cause d’une météo peu clémente
  • Et par conséquent, les conditions d’ensoleillement et l’inclinaison des rayons du soleil à hauteur de l’Islande risquent de ne pas être optimales pour alimenter le bateau avec suffisamment d’énergie solaire.

Tout comme la vie sur le bateau inspire à revenir aux choses essentielles et de supprimer l’inutile, cette décision est emprunte de symbolisme et d’exemplarité en optimisant les ressources à disposition (l’énergie) tout en répondant aux objectifs techniques de la mission scientifique des climatologues de l’expédition.

 

QUESTIONS A MARTIN BENISTON

Martin Beniston a cette belle capacité de vulgarisation du domaine complexe de la recherche scientifique sur le climat pour la rendre abordable simplement.

Source : newsletter de PlanetSolar DeepWater- Crédit photo © Susan Young.

Source : newsletter de PlanetSolar DeepWater- Crédit photo © Susan Young.

Que cherchez-vous à découvrir pendant cette expédition ?
Nous cherchons de nouvelles données pour comprendre les mécanismes qui relient les conditions physiques de l’eau et de l’air  et les conditions biologiques (micro-organismes) comme influenceurs potentiels du climat. Nous soupçonnons 3 éléments d’influence du climat :

  • Les phytoplanctons
  • Les vortex océaniques
  • Les aérosols atmosphériques.

Grâce aux mesures et prélèvements effectués sur le bateau, nous cherchons à mieux comprendre la finesse des équilibres et déséquilibres entre l’atmosphère et l’eau.
On parle certes d’émissions de gaz à effet de serre qui réchauffent notre planète et contribuent à faire fondre les glaces polaires, mais le climat est un personnage bien plus complexe encore!

Quel type de mesures effectuez-vous à bord ?
Nous effectuons des milliers de mesures. Certaines sont faites en continu à la surface de l’eau (relevés des températures, densité du phytoplancton), d’autres nécessitent des sondages en profondeur (300 mètres) pour relever la salinité, la densité des nutriments, la capacité de brassage de l’eau, etc.).

Il y a plus de biomasses dans les océans que sur terre. Grâce au phytoplancton, plancton végétal qui domine les éco-systèmes océaniques, les océans absorbent la moitié du CO2 de l’atmosphère. Or par une absorption excessive de CO2, le phytoplancton acidifie l’eau ce qui peut créer sa propre perte.
Le seuil d’absorption du CO2 par le phytoplancton dépend des conditions de vie de ce dernier (nutriments, température de l’eau, brassage des eaux, intensité de la lumière…).

Les vortex sont des formations tourbillonnaires qui créent dans l’océan des surfaces en rotation piégeant le phytoplancton. On les trouve en grand nombre au large des côtes nord-américaines. C’est pourquoi nous allons remonter le Gulf Stream en zigzaguant pour effectuer des mesures afin de documenter les caractérisiques chimiques, physiques, et biologiques à l’intérieur et à l’extérieur des vortex.

Les aérosols sont constitués de minuscules particules solides ou de gouttelettes chimiques ou organiques libérées dans l’atmosphère par les embruns et sont suffisamment légers pour rester en suspension dans l’air. Nous voulons faire un inventaire de ces particules (typologie, quantité) émises par les océans, ce qui reste aujourd’hui encore très peu connu. L’Université de Genève et son Département de Physique Appliquée ont développé la Biobox, un appareil prototype qui permet de compter le nombre d’aérosols détectés et de déterminer leur espèce chimique ou biologique. Embarquée sur le bateau, la Biobox a soulevé l’intérêt de la NASA qui a demandé à l’expédition de faire  des mesures avec l’un de ses propres instruments de comptage d’aérosols en parallèle : le Microtop. Une belle collaboration pour faire avancer les comparaisons scientifiques.

Les instruments semblent se cumuler à bord avec l’arrivée d’un  petit dernier qui enregistre les vocalises des baleines et des dauphins !

Combien de mesures avez-vous effectué jusqu’ à Boston ?
Avec les aléas météo depuis le début de notre remontée du Gulf Stream à partir de Miami, nous n’avons rempli que 4 jours de mesures, mais nous comptons nous rattraper dans la partie la plus passionnante du Gulf Stream entre Boston et St-Jean (Terre-Neuve). Au total nous aurons parcouru le Gulf Stream sur 6’000 à 7’000 kms !

Combien de chercheurs travaillent sur les données ?
Une quinzaine de scientifiques de l’Université de Genève contribuent à la mission scientifique. Sur le bateau, 3-4 chercheurs de l’équipe sont présents en permanence et un tournus s’organise en fonction des étapes. A Genève même, nous avons des réunions régulières de la « Mission Control », 2-3 fois par semaine, pour garder le contact avec le bateau et ses équipiers, et si nécessaire affiner la trajectoire du navire en fonction des photos satellites les plus actuelles.

Quand pourrez-vous vous prononcer sur les premiers résultats ?
Fin août ou début septembre. On commence à analyser les données déjà maintenant, au fur et à mesure qu’elles nous sont transmises via Internet, surtout pour s’assurer de la cohérence des instruments de mesure.

POUR CELLES ET CEUX QUI RESTENT À GENÈVE

PlanetSolar DeepWater pense à ceux qui restent à Genève en organisant des actions publiques de sensibilisation.
Après l’opération Iceberg qui se dégonfle dans le hall de l’Université de Genève comme symbolique de la fonte des glaces de l’océan Arctique, un nouvel iceberg géant dérive dans la rade de Genève depuis le 6 juillet. Les visiteurs des Bains des Pâquis sont invités à découvrir une exposition aquatique sur les changements climatiques jusqu’au 31 août. Vérifiez le programme complet.

Crédit photo : © Magali Girardin.

Crédit photo : © Magali Girardin.

EN APARTÉ

Saviez-vous que le sommet mondial du climat à Copenhague avait réuni l’accord de contenir à +2°C la hausse de la température moyenne d’ici à 2050, que fin 2012 le protocole de Kyoto (lutte contre le réchauffement climatique) a été prolongé de justesse jusqu’en 2020 pour 200 pays signataires (mais qui ne représentent que 15% des émissions de gaz à effet de serre) et que le sommet de Bonn qui vient de s’achever prépare un nouvel accord global en 2015 pour tenter d’atteindre l’objectif de +2°C maximum?

En attendant que les pays ne cessent de s’organiser, il relève de tout un chacun et des entreprises seules ou en consortium de mettre en place nos propres actions pour réduire les émissions de CO2.

Sources d’informations complémentaires :

L’expédition « PlanetSolar DeepWater », son parcours, ses blogs, et d’autres informations sur www.planetsolar.org!

TDG : « Un iceberg dérive dans la rade. »

Planet Solar_in-fuseon.comLors de la mission économique et académique suisse à Boston, nous avons eu maintes occasions d’approcher et d’aborder PlanetSolar. Le gigantesque catamaran solaire de 31 mètres de long recouvert de 516 m2 de panneaux solaires mouillait sereinement et majestueusement au « Fan Pier Marina » de Boston.

Voici un petit clin d’oeil plein d’émotions en l’honneur de PlanetSolar et de son équipage.

LE PREMIER CONTACT AVEC LE BATEAU

Planet Solar_in-fuseon.comLe bateau ne parait pas si lourd qu’il n’est avec ses 100 tonnes dont 10 tonnes de batteries lithium-ion. Il peut naviguer 72 heures sans soleil en toute autonomie. Les deux flotteurs du catamaran semblent le maintenir pratiquement hors de l’eau et je dois avouer qu’on sentait un léger roulis à bord malgré le calme des eaux de la baie de Boston ces jours là! Pour quelqu’un qui a peu le pied marin ( moi par exemple!), j’imagine le mouvement en pleine mer!
C’est sur le ponton supérieur couvert de panneaux solaires photovoltaïques que la magie s’opère. On a juste l’impression que l »on va s’envoler, le bleu des cellules solaires « mouchetées » se fondant presque avec la ligne de l’océan.

LES ESPACES, LA CABINE DE PILOTAGE ET LA CUISINE

Pour la vie à bord des 5 personnes de l’équipage et des 3 scientifiques de la mission Planet Solar DeepWater:

  • quelques cabines à l’avant du bateau, la pièce principale multi-fonctions au centre, un agréable ponton à l’arrière,
  • la cabine de pilotage, pièce maîtresse du capitaine Gérard d’Aboville, marin aventurier expérimenté qui m’a fait penser à un astucieux « loup de mer », avec tout le respect qu’on doit au premier homme à avoir traverser l’Atlantique à la rame en solitaire en 1980!
  • les 516 m2 de cellules solaires dont deux pans s’étendent comme des ailes lorsque le bateau prend la mer.

Ma discussion avec Vincent Brunet, l’inventif cuisinier de l’équipage PlanetSolar, m’a évoqué l’analogie des ressources précieuses de la vie sur le bateau (eau, énergie, courtoisie) avec celles de notre vie sur notre planète Terre. Je dirais même que la vie à bord pourrait être un modèle représentatif d’une nouvelle façon de vivre? « On apprend la valeur des choses surtout pour l’eau et on donne priorité à la propulsion du bateau ».

  • limitation des ressources en eau pour l’hygiène: 2 douches par semaine
  • environ 300 litres d’eau en bouteilles soit 1.5 litres de boisson/personne/jour pour 8 personnes pendant près de 20 jours en mer
  • le stock de produits frais restant dicte les menus
  • pas de friture pour éviter tout danger à bord
  • apéro le dimanche midi uniquement après le ménage du matin!
  • lavage des panneaux solaires en utilisant la rosée du matin
  • une petite communauté qui s’organise bien
  • revenir aux choses essentielles de la vie et supprimer l’inutile.

Je citerai Vincent sur deux commentaires qui m’ont amusée, voire étonnée:

« Les journées à bord passent très vite. On n’a pas le temps de musarder ».
« Par superstition, il est interdit de cuisiner et de prononcer le nom d’un animal à grandes oreilles à bord! »

TOUJOURS TRANSMETTRE LE MESSAGE

A chaque escale, des occasions sont créées pour aller à la rencontre des populations locales et transmettre le message des énergies renouvelables et des économies d’énergies. Rappelons juste que PlanetSolar s’auto-propulse avec une puissance équivalente à celle d’un scooter.

A Boston, le public intéressé a su profiter:

  • d’une conférence publique au musée des sciences qui a enchanté jeunes et adultes venus nombreux,
  • d’un atelier de construction de maquettes de bateaux solaires au musée des enfants de Boston,
  • d’une visite en groupe restreint du bateau lui-même!

Infos complémentaires.

Planet Solar: le bateau, données techniques.

PlanetSolar débarque à Boston!

Blog d’in-fuseon: Tûranor PlanetSolar: le nouveau « couteau suisse » repart en missions!

Capture d’écran 2013-03-27 à 19.14.51En 2012, j’avais annoncé le concours Impact d’Ashoka, 1er réseau mondial d’entrepreneurs sociaux et 17ème ONG la plus influente au monde. Cette année, le concours des entrepreneurs sociaux  se transforme en 2 programmes dont un pour les jeunes entrepreneurs du domaine de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Étant moi-même très active dans ce domaine en matière de communication, je ne peux que soutenir ce programme pertinent!

IMPACT compte double!

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  • Programme IMPACT SUISSE pour tout entrepreneur suisse ayant lancé son activité il y a au moins un an : Inscription jusqu’au 26 avril 2013 sur www.ashoka-impact.ch. Pour en connaître le périmètre, consultez l’article 2012.
  • energie_in-fuseon.comProgramme IMPACT EFFICACITÉ ENERGETIQUE pour toutes organisations oeuvrant dans le domaine de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables en activité en France, Suisse et Belgique francophone. Inscription jusqu’au 21 avril 2013 www.ashoka-efficacite-energetique.fr

MESSAGE AUX ENTREPRENEURS SUISSES!

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Sources:

The Global journal: The social entrepreneurship evangelists.

planetsolar_infuseon mars 13Le 4 mai 2012, le catamaran solaire suisse PlanetSolar arrivait triomphalement à Monaco après 60’006 kms parcourus autour du globe et propulsé uniquement à l’énergie du soleil. Moins d’un an plus tard, le fidèle bateau reprend la mer pour un ensemble de missions concrètes alliant une expédition scientifique inédite sur le climat, une campagne de ramassage des déchets marins et des événements pédagogiques à la rencontre des populations locales au fil de son nouveau parcours. Défis et nouveau concept pour poursuivre la promotion de l’énergie solaire…

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À quelques jours du départ prévu le 26 mars 2013 du port de La Ciotat en France, rencontre avec Pascal Goulpié,  co-fondateur et directeur de PlanetSolar et Rachel Bros De Puechredon, responsable marketing communication.

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Nouvel itinéraire de PlanetSolar de mars à octobre 2013.

J’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir Pascal Goulpié et son enthousiasme sans faille. Il m’avait fait découvrir « l’âme » du projet en janvier 2011 alors que le bateau était déjà à son 18’342e kilomètre et m’avait inspiré cet article : « TÛRANOR PlanetSolar. Avec 10 maisons, on fait le tour du monde en bateau solaire ! ». J’aurai aussi pu dire : avec l’équivalent de la puissance d’un scooter, on fait le tour du monde avec PlanetSolar !

Je profite de cet article pour donner également un nouveau coup de chapeau à Raphaël Domjan, l’éco-aventurier neuchâtelois qui avait lancé le pari « fou » de PlanetSolar en 2004 et qui a réussi à le mener à bout. Une grande joie pour moi d’avoir eu la chance de croiser cet homme emprunt de légendes, de visions et de tant de pragmatisme !

UNE MISSION SCIENTIFIQUE SUR LE GULF STREAM

Tant s’en faut que nous connaissions tout sur le climat et ses évolutions et surtout que nous comprenions tous les défis des changements climatiques.  Depuis 2010, les climato-sceptiques mettent en doute le réchauffement climatique et ses potentielles origines dans  la croissance exponentielle de nos émissions de gaz à effet de serre. Pourtant les deux semblent corollaires.

Capture d’écran 2013-03-19 à 12.01.54 Source : Fiche pédagogique sur le climat sur www.planetsolar.org/deepwater

Alors que le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat)) se prépare à publier en septembre 2013 son nouveau rapport déjà sujet à controverses sur Internet,  « PlanetSolar Deep Water Expedition », partenariat entre l’Université de Genève (UNIGE) et PlanetSolar va indépendamment lancer ses amarres sur le Gulf Stream de mai à août 2013.

La mission de l’expédition consiste à réaliser des mesures scientifiques inédites des échanges d’énergie entre l’océan et l’atmosphère sur près de 3’000 kms le long d’une partie du Gulf Stream dans un environnement non altéré par des gaz polluants  puisque PlanetSolar ne fonctionne qu’à l’énergie solaire. Ce fut d’ailleurs un des éléments déterminants pour l’équipe scientifique dans le choix de leur moyen de transport, sans compter la renommée internationale du bateau!

Gulf-stream-ralentissment-thermohaline_Nasa-JPL 2Source : futura-sciences

Le Gulf Stream est ce mythique courant océanique qui contribue à véhiculer la chaleur des tropiques jusqu’aux régions polaires de l’Atlantique Nord. Il est l’un des régulateurs les plus importants du climat européen et nord-américain. Prof. Martin Béniston, climatologue et directeur de l’Institut des Sciences de l’environnement de l’Université de Genève pilote l’expédition scientifique.

Pascal Goulpié , expert en énergie et en météorologie, explique :

«  Il est humain de réagir très localement et dans le moment présent en fonction du climat que l’on constate en un lieu donné. Or le climat est un système très dynamique dont l’amplitude peut varier rapidement du froid vers le chaud et inversement. La terre est une vieille dame qui tousse actuellement. Et les mesures qui se feront à bord de PlanetSolar vont contribuer à la simulation des phénomènes climatiques. Il existe 3 modèles de simulation du climat : l’Européen, le japonais et l’américain. L’objectif de PlanetSolar Deep Water Expedition est d’apporter de nouvelles données aux différents modèles internationaux. »

Saurons-nous alors tirer des conclusions ou des confirmations sur la tendance du réchauffement climatique mondial ? Si j’ai bien compris, les données seront analysées sans révélation hâtive !

Pour suivre la position du bateau au jour le jour, suivez ce lien.

Savez-vous pourquoi l’expédition s’appelle « Deep Water » ?

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Parce que les eaux du Gulf Stream refroidies et densifiées par salinisation progressivement jusqu’à l’Océan Arctique « plongent par gravité entre 2000 et 3500 mètres de fond et forment un courant de profondeur appelé North Atlantic Deep Water » ! (source : planetsolar deepwater)

Pascal Goulpié et Rachel Bros De Puechredon ne seront pas les seuls à trouver cette expédition fascinante. Vous allez la suivre à distance vous aussi ?

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UNE MISSION ENVIRONNEMENTALE

PlanetSolar continue à porter le message de la fiabilité et l’usage concret de l’énergie solaire comme source d’énergie renouvelable indispensable à la transition énergétique mondiale.

Capture d’écran 2013-03-19 à 09.03.53Mais l’action environnementale va plus loin. En août, le bateau mouillera dans les eaux d’Europe du Nord au large de la Norvège et participera au ramassage des déchets marins qui encombrent les mers et menacent faunes et flores marines.  Cette action symbolique et concrète soutient la fondation Waste Free Oceans, partenariat public-privé qui rassemble le secteur de la pêche, les autorités publiques et l’industrie internationale du plastique.

UNE MISSION PÉDAGOGIQUE

Chacune des 21 étapes de PlanetSolar sera l’occasion de rencontrer les populations et autorités locales pour démontrer la puissance et le bien-fondé de l’énergie solaire. De multiples événements auront lieu :

  • Accueil des écoles locales sur le bateau
  • Rencontres de confrères scientifiques : ex. MIT à Boston
  • Soirées d’hospitalité animées grâce à l’énergie solaire

LogoAOCIGPEt en bouquet final, PlanetSolar porte aussi le flambeau de la culture et de la qualité suisse. Son partenariat avec l’Association suisse des AOC (Appellation d’origine contrôlée) et IGP (Indication géographique protégée) ouvre la porte à la reconnaissance et aux dégustations de produits de bouche de haute qualité et d’origine suisse ! Là, j’avoue que j’embarquerais bien moi aussi !

En attendant de pouvoir peut-être le faire un jour ( !),  jetons un œil sur le programme de festivités prévu à Genève.

COMMENT SUIVRE LA NOUVELLE AVENTURE ?

Site de PlanetSolar et de PlanetSolar Deep Water Expedition.

Et sur les médias sociaux : Facebook, Twitter, YouTube !

Que le soleil soit favorable à cette nouvelle épopée de PlanetSolar, de l’équipe à bord et de l’équipe à terre !

Liens utiles :

Commentaires.com : prof.Martin Béniston, Climat : les médias préfèrent la controverse à l’information scientifique.

Waste Free Oceans : Interview de Bernard Merkx, chef de projet à Waste Free Oceans.

L’Illustré : PlanetSolar participera à une expédition le long du Gulf Stream.

Mer et marine: Le Türanor PlanetSolar se prépare pour de nouvelles aventures.

Blog d’in-fuseon : Des idées et des talents au sommet du TEDxMartigny incluant l’intervention de Raphaël Domjan.

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Cette suite au dossier « L’Internet de l’énergie: une révolution copernicienne en marche » s’attarde sur les approches expérimentales et visionnaires de 3 entreprises du secteur: Simple Energy qui mise gros sur l’axe du jeu (cf gamification de l’énergie), Ecowizz qui a plus de 2 ans d’expérience terrain avec sa solution de prises intelligentes et Actility qui se propulse comme une solution d’Apps store « énergie » interopérable pour la future maison intelligente. Et si ces 3 entreprises détenaient chacune une partie seulement de la solution? Tentons d’imaginer comment chacun des ingrédients pourrait contribuer au plat d’avenir. Et quel sera l’implication du consommateur final? Technologie au service du changement du comportement du consommateur ou l’inverse?

Gilles Chérix de l’institut de recherche informatique Icare, donne le « La » en mentionnant Kevin Warwick, éminent professeur scientifique anglais qui fut le premier à tester l’implant de puces sur lui même pour piloter des robots. Un as de la cybernétique.

« On est devenus des Kevin Warwick sans s’être implantés de puce physiquement mais en tenant un iPhone ou une tablette en main! ».

LE JEU SUFFIT-IL POUR GÉNÉRER DES ÉCONOMIES D’ÉNERGIE?

Justin Segall semble répondre YES à cette question. Fondateur de Simple Energy, il s’est intéressé au comportement de ses confrères aux Etats-Unis: le temps passé et l’analyse de leurs motivations… pour combiner l’Internet social et l’énergie. Plus de la moitié des gens se disent prêts à changer de comportements mais 5% seulement passent à l’acte réellement!

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Pour accélérer l’action, Justin Segall est aller « chercher » les consommateurs sur les médias sociaux, Facebook en particulier et il leur a apporté une promesse de gains conséquents. Son concept est basé sur l’appât du gain et du statut social pour celui qui réalise de réelles économies et qui gagne le gros lot! Les consommateurs se voient installer des compteurs électriques intelligents leur permettant de réguler leurs consommations et leurs tarifs. Ils suivent leurs consommations par une interface sociale de type Facebook incluant l’accès par mobile et la partie compétition publique (cf Leaders). Ce concept est testé à San Diego en impliquant aussi des écoles.

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Un comportement n’est pas universel. Ce qui fonctionne aux US ne fonctionne pas de la même façon en Europe ou ailleurs. Michael Dupertuis, fondateur de l’entreprise valaisanne Geroco et de la solution Ecowizz confirme que les consommateurs suisses ne sont pas  prêts à entrer dans des comparaisons et des compétitions entre amis et voisins.

Justin Segall me confie que les économies d’électricité réellement réalisées sont de l’ordre de 5% et que l’intérêt des consommateurs est fluctuant et s’exprime par à-coups. Je me questionne sur l’efficacité à terme d’un tel système, sachant par exemple qu’un ménage pilote vaudois de la plate-forme DÉCLICS a réussi à économiser près de 10% d’électricité sans les motivateurs utilisés par Simple Energy mais certes en utilisant un système de mesure des consommations.

L’INTÉRÊT DE MESURER SES CONSOMMATIONS SEMBLE CLÉ!

IMG_1402Les compteurs intelligents ou le smartmetering sont vus comme la panacée pour réguler les consommations et contribuer à faciliter le pilotage des futurs réseaux d’énergie. Voir à quoi sert un compteur intelligent ou smartmeter.
Or ces nouveaux appareils tardent encore à se déployer en Europe et en Suisse même si les industriels annoncent 200 millions de compteurs en Europe d’ici à 2020. Ces projets sont ralentis par des freins d’ordre technique (interopérabilité des appareils et des systèmes de gestion), d’ordre financier (financement des appareils coûtant près de 4 fois le prix des compteurs existants), d’ordre juridique (protection des données utilisateurs) et peut-être d’ordre social (degré de complexité du système).

La solution Ecowizz mise sur la technologie au service du consommateur en anticipant l’émergence des smart meters. Cette solution constituée de prises intelligentes et d’une interface web utilisateur conviviale a la mission de faciliter la mesure et le pilotage des veilles électriques: 10 à 15% d’économies annoncées. Le lancement de l’application mobile Ecowizz prouve le potentiel d’engagement des consommateurs via leurs smart phones.
La vision de Michael Dupertuis: fournir une « box » facile à installer en jouant à 200% la carte des partenariats techniques et investir sur une interface utilisateur extrêmement simple et ludique. Le consommateur reste alors maître de ses décisions face à ses consommations.

Ceci va dans le sens de la revendication de la sociologue Marie-Christine Zélem pour la ré-attribution de la technologie par les utilisateurs et la prise en compte du facteur humain!

LE FUTUR « APPS STORE » DE L’ÉNERGIE

Capture d’écran 2013-02-17 à 21.18.18Suite au discours de Nicolas Jordan fondateur de l’entreprise française Actility, je vois les opérateurs télécoms à la croisée des chemins avec les fournisseurs et distributeurs d’énergie. Normalisation des échanges entre les applications « énergie » et les senseurs domotiques (norme européenne ETSI), arrivée fulgurante du protocole IP dans les bâtiments, bouleversement du modèle d’affaires des « utilities », l’Internet des objets et besoin d’atteindre l’utilisateur par des interfaces simples et mobiles. Actility accélère le processus de développement d’une « box » universelle et communicante par un logiciel en open source (www.cocoon.actility.com). Et en face de la box, quoi de plus naturel qu’un Apps store de l’énergie calqué sur le modèle bien connu des Apps store mobile pour iPhone ou Android!

On n’a pas fini de se muscler les pouces!

Sources:

Conférence TechnoArk 2013:

Institut Icare: présentation de Gilles Chérix.

Simple Energy: présentation de Justin Segall.

Newsletter The Ark: Economiser l’énergie, c’est comme un jeu…; La dimension sociale, parent pauvre de l’efficacité énergétique.

Actility: présentation de Nicolas Jordan.

DÉCLICS: Comptez Smart: Quand et à quel prix?; Mesurer, ça parle!

Copernic a exercé sa capacité scientifique d’astronome et sa sagesse humaniste de médecin pour créer des changements profonds de points de vue et de vision de notre monde. C’est ce dont notre planète a besoin pour réussir sa transition énergétique en s’appuyant sur les technologies sans oublier l’humain. Y réussirons-nous?

© in-fuseon

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Les technologies de l’information et de la communication (protocole IP, Internet des objets, médias sociaux) vont s’imposer pour accélérer la transition énergétique vers les énergies renouvelables intermittentes (solaire, éolien, biomasse, géothermie). Rencontre de 2 mondes qui s’ignoraient jusqu’à présent et qui a fait l’objet de la conférence TechnoArk à Sierre en Valais le 25 janvier.
Quel contexte crée le rapprochement? Quels changements sont en marche pour les modèles d’affaires des acteurs de l’énergie? Quels seront les impacts pour les consomm’acteurs? Quelles sont les solutions existantes pour économiser l’énergie? Comment le phénomène des médias sociaux influence-t-il les solutions?iStock_000017285058XSmall

LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE, ESPOIRS ET RISQUES

D’après Patrice Geoffron, directeur du laboratoire d’économie et du centre de géopolitique de l’énergie des matières premières à l’université de Paris-Dauphine, le problème  n’est pas tant la consommation d’énergie que les émissions de CO2 qu’elle entraîne. Il faut pouvoir distinguer le « bon » kWh du « mauvais » kWh. Notre planète ne sait pas absorber les 35 milliards de tonnes de CO2 émises chaque année. Il est choquant d’entendre que le charbon continue à être la 1ère source de production d’électricité (Réf. notre article « International energy security: how and whom for?« ). Or on ne sait toujours pas stocker l’électricité en masse et ces technologies de stockage ne devraient être au point qu’en 2030. De plus dans cette période, de nouveaux usages de l’électricité par nos futurs véhicules électriques vont accroître la demande.
Que faire donc dans la période 2007-2030 pour éviter d’étouffer notre planète?

copyright In-fuseon

Espoirs: Le développement des énergies renouvelables (solaire, éolien, biomasse, géothermie) pourrait atteindre 30% de la génération d’électricité d’ici 2030 (IRENA, Agence internationale des énergies renouvelables). Ces sources d’énergies étant intermittentes, fluctuantes et décentralisées (auto-producteurs locaux), l’accroissement de leur part dans le mix énergétique implique de rendre les réseaux intelligents (smart grid). C’est le nouveau paradigme du marché de l’électricité: la production devient aléatoire face à une demande prévisible, alors que jusqu’à présent, c’était l’inverse et l’énergie non-consommée était gaspillée.
Les réseaux de transport et de distribution de l’électricité doivent passer d’un mode Offre-Demande à un mode Demande-Réponse automatique. Il va falloir planifier en ré-équilibrant le réseau sur la base de la demande en impliquant les consommateurs et des sources de production réparties dans le « cloud » d’énergie. C’est là que le modèle d’Internet rencontre celui de l’énergie du futur pour créer des autoroutes de l’énergie. Ex.une voiture électrique représente 10 kWh stockés dans la batterie. Si ce véhicule devient un « objet communiquant » au sein du réseau, le futur réseau pourra faire appel à cette énergie pour effacer les pointes de consommation. On comprend l’importance de réseaux inter-opérables et communiquants. On parle alors de web 5.0. 

Source: Vidéo de Joel De Rosnay, chercheur et futuriste.

Risques: Des modèles économiques non adaptés et une abondance d’énergies fossiles à court terme. La transition énergétique est vue comme une opportunité de croissance et de leadership (cf en Europe notamment) mais souffre d’absence de modèle économique rentable. Le prix du CO2 ne parle pas aux investisseurs. Or ces nouvelles infrastructures de réseaux nécessitent de lourds investissements. Pour la Suisse seule, entre 19 et 30 milliards de francs sont annoncés mais représentent aussi un grand potentiel d’innovations et d’affaires.

Il est compliqué de prendre le virage de la transition énergétique dans un contexte immédiat de profusion d’énergies fossiles à relativement court terme. Au delà de 100$ le baril de pétrole (et on y est), les pays cherchent de nouvelles sources d’énergie bon marché et les forages reprennent. Les Etats-Unis se sont lancés dans un vaste programme d’exploitation du gaz de schiste sur leur territoire pour relancer leur économie et gagner leur indépendance énergétique d’ici à 2023 (ils exporteront plus d’énergie qu’ils n’en importeront). On peut questionner l’impact environnemental de telles exploitations (utilisation et pollution de quantités astronomiques d’eau etc), sans compter le frein qu’elles peuvent représenter pour le développement des énergies renouvelables reléguées à un plan secondaire. 

Malgré ce contexte complexe, la présence de grands acteurs des technologies de l’information ou des télécommunications dans le domaine des Smart grids présagent de l’intérêt lucratif de ce futur marché! Quant aux acteurs de l’énergie, ils se doivent d’adapter progressivement leurs modèles d’affaires dans un contexte d’ouverture du marché de l’énergie.

Dossier à suivre…

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Sources:

Conférence TechnoArk, Valais le 25 janvier 2013.
Actu-environnement: L’IRENA veut doubler d’ici à 2030 la part des renouvelables dans le mix énergétique mondial.
Blog: Visions du web 5.0
DÉCLICS: Comptez Smart, les réseaux intelligents.
Consoglobe: Les réseaux intelligents, 5ème pilier de la révolution énergétique.
Alpict: Pilotage intelligent d’énergie, un grand potentiel d’affaires pour demain.
Goodplanet.info: Les gaz de schistes stimulent l’économie américaine.

Voeux 2013 allREMERCIEMENTS ET VOEUX !
Le blog d’in-fuseon vient de fêter son 2ème anniversaire! Non sponsorisé et vivant de ma conviction profonde de l’importance des partages d’idées et d’actions, mon blog progresse durablement grâce à vous, fidèles lecteurs et contributeurs. Et aussi grâce à son référencement naturel. Merci du fond du coeur pour ce premier dé que j’ai plaisir à jeter encore en 2013!

Le 2ème dé que je vais continuer à jouer dans mon activité de marketing-communication en 2013 a toujours 3 doubles faces. Celles de la Responsabilité sociale d’entreprise (RSE), des Cleantechs et de la communication digitale et sociale via les médias sociaux. Comme je l’avais déjà formulé début 2012 dans l’article « En 2012, tout est possible… », je reste persuadée que les « missionnaires » des Cleantechs et de la RSE qui ont des activités ingrates et compliquées à valoriser auraient tout à gagner d’une communication plus engageante et sociale. Mais ces 3 secteurs ne vont pas au même rythme! Restons optimistes pour 2013 et continuons à prouver! (Voir notre article « L’efficience énergétique en Suisse, potentiel social inexploité« .)

PERSPECTIVES DE CHANGEMENT POUR LE RÉFÉRENCEMENT NATUREL EN 2013!

Copyright in-fuseon-mainsDepuis l’avènement d’Internet (par le web statique et dynamique) et jusqu’à présent, le référencement naturel dépendait de la capacité d’optimisation d’un média de communication digitale (ex. un blog, un site web…) à se faire référencer par les moteurs de recherche de type Google. On parlait de SEO (Search Engine Optimisation), contrairement au SEM (Search Engine Marketing) qui fait appel à des formes de publicité payante (ex.liens sponsorisés, banners…). La qualité de contenu était la clé maîtresse de succès du SEO.  Avec l’arrivée de l’Author Rank chez Google fin 2012, des paramètres d’activité et d’interaction sur le web social viendront renforcer le référencement des auteurs du web en 2013. Excellent signe pour les créateurs de contenus (cf via les blogs) actifs sur les médias sociaux! L’e-réputation des identités numériques (marques individuelles ou collectives) va ainsi se construire plus globalement.

Prenons l’activité du blog d’in-fuseon en 2012, selon le rapport annuel préparé par les lutins statisticiens de WordPress.com:

  • Si ce blog était hébergé au sommet de l’Everest, il faudrait 20 ans aux 600 personnes qui ont atteint le plus haut sommet du monde en 2012 pour égaler le nombre de visites. Ce dernier a progressé de 5’000 en 2011 à 12’000 en 2012.
  • Image 8L’article Pour créer une communauté en ligne: groupe Facebook ou communauté Google+? a reçu le plus de vues dans la journée du 10 décembre 2012. L’intérêt pour la création de communautés en ligne montre la tendance!
  • Sur les 5 top « posts » 2012, 4 ont été créés en 2010 ou 2011! Les contenus suscitent un intérêt durable en incluant vision et pérennité. A l’ère de l’information immédiate et éphémère, c’est presque contradictoire!
  1. 12 points clés pour créer sa communauté en ligne
  2. Nespresso, très fort de café!
  3. La communication sociale, facteur de durabilité de l’entreprise
  4. Les matériaux innovants, à la base des cleantechs
  5. Lumière sur les sacs plastiques: comment reconnaître le bon grain de l’ivraie?

Cliquez ici pour voir le rapport complet de WordPress.

MERCI! Et à très bientôt!

Efficience énergétique @www.in-fuseon.comLe domaine de l’efficience énergétique auprès du grand public aurait tout à gagner d’une communication plus sociale pour accélérer le cumul des économies d’énergies. Certains parlent même de l’Internet de l’énergie!
Quels sont les projets visibles et quels en sont les résultats? Même si l’énergie est un sujet très actuel et concernant, comment « emballer » les foules pour créer un mouvement efficace et impactant grâce à un effet collectif?

FAITS ET CHIFFRES PERCUTANT

  • En Suisse, 40% de l’énergie finale (électricité, carburants, gaz, combustibles pétroliers) est utilisée au quotidien pour chauffer, refroidir et faire fonctionner bâtiments et habitations.
  • Les ménages consomment près de 30 % de l’énergie contre 19% pour les industries.
  • Les ménages consomment environ 30 % de l’électricité (soit 19 TWh).
  • Depuis 10 ans, la consommation d’électricité augmente en moyenne de 1.8 % à 2 % par an.

Or les économies d’électricité (appelées aussi Négawatts) représentent l’un des 4 piliers sur lesquels s’appuie l’AES (Association des entreprises électriques suisses) pour réussir l’un des 3 scénarios pour l’approvisionnement électrique du futur en Suisse.

TOUR D’HORIZON DES PROJETS

Parmi les 850 compagnies électriques suisses dont la moitié sont membres de l’AES, seule une poignée a commencé à interpeller leurs « Consom’Acteurs » pour réaliser des économies concrètes. On y trouve des approches différentes et expérimentales très localisées (canton ou villes), des incitations financières, des outils de suivi payants ou gratuits, des réductions sur des appareils électriques. Le tout orchestré très différemment en termes de moyens de communication en fonction des acteurs. La communication digitale est présente à travers des sites web mais les médias sociaux sont encore peu exploités.

Un tour d’horizon non-exhaustif:

ÉCO 21-zone d’activité de SIG
Le bilan 2010-12 mentionne 52’300 ménages et indépendants (soit environ 20% du canton) inscrits à l’opération Doubléco et « activant ainsi près de 20 GWh/an d’économies, soit l’équivalent de la consommation électrique de plus de 6’600 ménages genevois ». Le plus intéressant est de constater que 60% des participants parviennent à réduire effectivement leur consommation électrique de 12% en moyenne. SIG semble avoir usé de vastes moyens incitatifs et d’une communication soutenue pour atteindre ce beau résultat en 3 ans. La question désormais: comment le projet continue-t-il? Ces économies s’inscrivent-elles sur la durée?

DÉCLICS-zone d’activité de Romande Energie
La plate-forme participative DÉCLICS revêt une toute autre approche. Lancée en mars 2012, elle met à disposition des sources d’informations hyper-utiles et s’appuie sur l’expérience de plusieurs ménages pilotes. Le bilan que j’en ai fait dans l’article « Qui a des DÉCLICS pour économiser l’énergie? » annonce le chiffre prometteur de 10% d’économies d’électricité avec peu d’effort ni investissement. Un outil de suivi manuel des consommations d’énergie est à disposition des membres de la plate-forme. Belle initiative à suivre en 2013…

Green E-value- un projet à Lausanne et un à Gland
J’ai entendu parler de cette application de « smart metering » à son début en 2010. Elle impliquait quelques immeubles de Realstone, propriétaire immobilier, Neo-technologie, développeur de la solution IT et SIL, fournisseur d’électricité sur Lausanne. Je n’en ai trouvé aucun résultat officiel depuis, si ce n’est que SEIC (Société électrique intercommunale de la Côte), vient d’annoncer récemment le lancement de Green E-value sur 5 bâtiments et 45 locataires.

E-vision-zone d’activité du Groupe E
Il s’agit d’une application en ligne de type smart metering permettant de visualiser la consommation d’électricité (instantanée et historique) de son domicile. Accessible aussi par smart phones et tablettes, elle est commercialisée CHF 96 par an plus CHF 150 de frais d’installation. J’ai entendu parler de cette récente solution au moment de son lancement lors du Swiss Eco-leaders Day en juin  2012.

Oscar- zone d’activité de FMB-BKW
Initiative créée fin 2011, elle vient de fêter son premier anniversaire avec 22’000 utilisateurs inscrits (soit 2% sur le million de clients que compte FMB). Le principe consiste à inciter les membres à saisir manuellement et fréquemment les indices des compteurs électriques. La tendance de consommation est alors suivie par internet ou smart phones. En retour, les utilisateurs reçoivent des points Oscar leur servant à acheter des appareils efficients dans la boutique en ligne. C’est du « donnant-donnant ».

Si vous connaissez d’autres initiatives, contactez-moi! J’en ai peut-être manquée.

CASSER LES SILOS?

Sensibiliser et surtout créer l’action pour générer de massives économies d’énergies auprès du grand public n’est pas chose facile. Se lancer requiert compétences, solutions et investissements.iStock_000017285058XSmall

Je vois deux types de silos:

  • Celui du marché fragmenté des acteurs de l’électricité suisse,
  • Et celui encore inexploité de la communication sociale (médias sociaux engageant l’utilisateur tels Facebook etc) dans le domaine de l’énergie.

Eco21 s’est lancé sur Facebook il y a à peine un an et a acquis 1’340 amis depuis. Cela représente à peine 2,5% du chiffre des ménages engagés dans le programme Doubléco et il inclut probablement des fans hors programme (ex hors canton de Genève). Les médias sociaux « se méritent », surtout sur le domaine de l’énergie qui est encore tout neuf en communication sociale. Il y a tout à inventer en matière de nouvelles relations clients, de communication et de solutions techniques.
Il n’y a qu’une certitude, à mon sens:
Détermination+innovation+utilité+sympathie (non intéressée car non-perçue comme publicitaire).

Sources:

AES: les 3 scénarios pour l’approvisionnement électrique du futur.

Conférence TechnoArk 2013 le 25 janvier à Sierre.

ÉCO 21: bilan 2010-12 pour les particuliers.

DÉCLICS: L’efficacité électrique: pourquoi est-elle indispensable?

SEIC: lancement de Green E-value.

Groupe e: offre e-vision.

FMB-BKW: Oscar, le pro des économies d’énergie.

En mars 2012, j’annonçais l’ouverture de la plate-forme DÉCLICS dans l’article « Tous à nos DÉCLICS pour économiser l’énergie! ». Qu’y -a-t-il de remarquable dans cette initiative prônant l’efficience énergique? En quoi favorise-t-elle le passage à des actions concrètes au quotidien? Depuis le lancement de l’expérience, qu’a-t-on appris des ménages pilotes?

UNE MINE D’INFOS ET DE BONNES PRATIQUES

La plate-forme DÉCLICS est sincèrement remarquable pour la qualité et la profondeur des articles publiés régulièrement.
Des enjeux nationaux aux éco-gestes quotidiens,en passant par des outils de comparaison pour choisir des appareils efficients ou des tableaux de correspondances entre Watts et lumens pour acheter ses nouvelles ampoules éco ou LED…DÉCLICS  a tout d’un site de référence bien pratique en matière d’efficience énergétique pour les particuliers.

En Suisse, les ménages détiennent un potentiel de 40% d’économies d’électricité d’ici à 2035!

Article DÉCLICS: http://goo.gl/xt7cM

Voici un article que je trouve très utile pour choisir ses ampoules depuis l’interdiction des ventes d’ampoules à incandescence en septembre 2012: Guide pratique pour choisir ses ampoules LED.

UNE NOUVEAUTÉ: SUIVRE SES CONSOMMATIONS D’ÉNERGIE

Depuis septembre 2012, DÉCLICS a ouvert un espace membre gratuit.  Désormais les membres ont accès à un système de suivi manuel de leurs compteurs d’électricité, gaz, mazout et eau. C’est une première étape pour aider les particuliers à se rendre compte de leurs consommations et à les suivre. Peut-être une étape vers les fameux compteurs intelligents qui nous permettront à termes de suivre automatiquement nos consommations?

Voici à quoi ressemble l’espace membre personnel et ce qu’il permet:

  • mettre en favoris des articles pour pouvoir les consulter facilement
  • s’abonner aux nouveaux articles par email
  • accéder au système de suivi de ses compteurs d’énergies

Pour en savoir plus sur le système: « Suivez vos consommations d’énergies ».

MÉNAGES PILOTES ET EXPÉRIENCE CONSOMMATEURS

Source: DÉCLICS

Depuis mars 2012, on a vu s’exprimer 3 premiers ménages pilotes rejoints par  3 nouveaux ménages depuis octobre. Intéressant de suivre leurs publications et leurs découvertes. Il y a parfois des choses surprenantes! Par exemple, l’amour de la symétrie des robinets d’eau comme source de gaspillage..d’eau chaude (voir l’article de Giovanni et Sonja).

Et sans plaisanter, le bilan des 3 premiers ménages pilotes que DÉCLICS a publié en  toute transparence après 5 mois d’expérience est truffé de bonnes infos:

  • 10% d’économies d’électricité sans effort
  • 30% d’économies d’énergie en vérifiant l’étiquette-énergie avant d’acheter son électro-ménager
  • les consommations ne sont pas toujours là où l’on pense
  • l’implication des enfants
  • sans oublier leur curseur bien-être qui est au beau fixe!

LES PRÉMICES D’UNE COMMUNAUTÉ EN LIGNE?

Il est possible d’interagir en commentant les articles et en posant des questions sur le forum. On y découvre d’ailleurs des anecdotes parfois amusantes et certes utiles.
L’histoire du fer à repasser par exemple: non seulement il est très gourmand en électricité (il crée un appel de puissance de 2000 watts!) mais aussi très dangereux si on le laisse branché ou sous tension. Voici Corinne, ménage pilote qui a préféré limiter le repassage. Quelle sagesse, n’est-ce-pas?

BREF RAPPEL DU CONTEXTE ÉNERGÉTIQUE EN SUISSE

=> il est très clair que l’efficience énergétique (changements de comportements) couplée à une augmentation de l’efficacité énergétique de nos appareils électriques est une des voies à suivre!

Et vous qu’en pensez-vous? Quels sont vos Déclics?

Suivez mon travail de veille sur l’efficience énergétique en vous abonnant au flux Scoop.it L’expérience consommateurs dans l’efficience énergétique.

Sources:

Site DÉCLICS.

Premier paquet de mesures pour la stratégie énergétique 205o suisse.

Swissgrid et le réseau de distribution d’électricité.

Crédit @TEDxMartigny

Honneur au pouvoir des idées et surtout à l’impact des hommes et des femmes qui non seulement les invoquent mais surtout les mettre en oeuvre.
Le 14 septembre, c‘était mon premier TEDx et c’était le premier TEDx en Valais. Les conférences TED (Technology, Entertainment, Design) ont commencé il y a 25 ans aux Etats-Unis pour rassembler des esprits brillants dans leur domaine et partager leurs idées avec le monde. Ces conférences « Ideas worth spreading » sont devenues un véritable phénomène mondial avec plus de 900 conférences TEDx indépendantes organisées dans 96 pays en 2010!

Voici mon feed-back et mes ajouts personnels regroupés autour de 3 thèmes: l’innovation, l’émotion et le comportement.

L’INNOVATION, FENÊTRE SUR LE FUTUR

Qui aurait pu prédire et prévoir le phénomène social autour du téléphone mobile, devenu un cannibale de nos vies (dixit Daniel Gatica-Perez, maître d’enseignement et de recherche au laboratoire de l’IDIAP)?
Quelles sont les idées d’aujourd’hui qui créeront notre société de demain?

A l’aube du passage au milliard de membres Facebook, peut-on ignorer la portée des phénomènes sociaux d’envergure?

Mapping des « amitiés » des membres Facebook pour la Suisse.

Pour Antoine Perruchoud, professeur HES, chercheur, entrepreneur et inventeur de « l’entreprenaline » depuis 10 ans, la réussite des idées passent par:

  • l’acceptation de la fin du monde linéaire et de l’avènement du monde chaotique et imprévisible dans lequel nous vivons désormais
  • le changement d’esprit de notre système éducatif par l’entraînement régulier de notre « muscle » créativité dès le plus jeune âge
  • le rapprochement des écoles et des entreprises pour développer l’ADN entrepreneurial par la formation
  • l’acceptation de l’échec
  • l’expertise de 3 aspects: l’émotion, la créativité et le capital risque
  • l’intelligence collective
  • le crowdfunding, autorisé depuis avril 2012 comme un instrument légal de financement des entreprises par Barack Obama aux Etats-Unis.

Ce qui semble être de la magie aujourd’hui deviendra réalité.

Découvrez la vidéo du « 6ème sens » qui fascine et effraie à la fois. La technologie nous fait progresser à conditions que nous gardions notre libre arbitre, n’est-ce-pas?

QUANT L’ÉMOTION RENFORCE L’INTELLIGENCE

Nous entraînons notre quotient intellectuel mais rarement notre quotient émotionnel.
De toutes évidences, l’aventurière vaudoise Géraldine Fasnacht a réussi à rééquilibrer les deux! Voyez plutôt.
Très connue pour ces exploits en snowboarding, Géraldine a immédiatement fasciné son public en nous faisant revivre son 1er saut en Wingsuit du sommet mythique des Drus dans le massif du Mont-Blanc le 25 juillet 2012.
Avant d’attaquer Les Drus, elle a réalisé 1’200 sauts d’avion et 1’000 sauts de falaises. La réussite ne s’improvise pas.

Ce que j’ai trouvé fascinant chez Géraldine:

  • son plaisir si authentique de voler
  • sa gestion du risque par la préparation technique (vérifier la finesse des vols: finesse de 2=1000 mètres de chute pour 2000 de distance d’horizontale)
  • sa curiosité pour tester de nouvelles combinaisons (cf son wingsuit qui fait penser à un costume de chauve-souris)
  • son choix de grimper les falaises desquelles elle sautera: la montée est indissociable de la descente
  • son engagement de sportive de très haut niveau
  • sa force mentale au bon moment
  • ses 3 facteurs de réussite: équipe+préparation+concentration

LES INDIVIDUS AU COEUR DE LA PUISSANCE COMMUNAUTAIRE

Bineta Diop, sénégalaise de 61 ans, est certes une grande dame! Fondatrice de l’ONG Femme Africa Solidarité, elle a été citée par le Times en 2011 comme l’une des 100 personnalités les plus influentes au monde. Bineta Diop a su mobiliser les femmes de son pays notamment pour apaiser les conflits et l’insécurité en périodes d’élection.

« Les femmes ont un rôle pour lutter pour la paix. Elles sont mieux « équipées » pour prévenir les conflits.
Let’s solve the problem through the ballot and not the bullet. » Bineta Diop.

La plate-forme de veille des femmes pour des élections apaisées au Sénégal vaut son succès à 3 facteurs « The triple M factor »:

  • La mobilisation: les femmes représentaient la majorité silencieuse entre les acteurs luttant pour obtenir le pouvoir
  • La médiation: elles ont rencontré les communautés locales et ont créé proximité et confiance sur le terrain
  • Le monitoring: en utilisant les technologies de communications modernes (téléphones mobiles, radios et médias sociaux sur internet), elles ont reporté immédiatement tous les conflits et incidents potentiels au QG (appelé salle de veille).

Tous les partis politiques ont été contraints de rendre visite pacifiquement à la salle de veille pour s’expliquer et faire arrêter les violences!
Ces femmes sont désormais sollicitées pour les mêmes raisons pour en former d’autres au Kenya et en Sierra Leone.

QUAND L’INNOVATION CROISE L’ÉMOTION ET UN COMPORTEMENT DURABLE

Planet Solar, vous connaissez certainement! Le premier bateau propulsé uniquement par l’énergie solaire à avoir fait le tour du monde avec l’équivalent de la puissance d’un scooter. Son capitaine et instigateur, Raphaël Domjan était une fois de plus « au top » pour narrer l’épopée du catamaran solaire!

Crédit photo @planetsolar

Cet exploit nommé au livre Guiness des records combine à mon avis trois facteurs clés de succès:

  • l’innovation: parier sur une technologie solaire photovoltaïque existante pour prouver l’exploit et convaincre du bien fondé de cette énergie renouvelable; penser efficience et créer un logiciel pour calculer la « route » la plus performante à l’énergie solaire
  • l’émotion: Raphaël Domjan en a déployé pour rassembler les investissements (CHF 30 millions) et une équipe soudée
  • le comportement durable: il est à la base de ce projet devenu succès planétaire.

« Après le canal de Panama, 18000 km nous séparaient de l’Australie et c’est là que l’on s’est retrouvés au milieu d’une poubelle sauvage en pleine mer. Nous avons libéré une tortue prisonnière des déchets et avons subi les morsures des sangsues affamées ».

Pour aller plus loin:

Businessexperience.ch.
Fabrique de l’innovation, d’Elmar Mock.
Mapping des amitiés des membres Facebook.
International Create Challenge: les 12 projets sélectionnés en 2012.
Géraldine Fasnacht.
Plate-forme de veille des femmes pour des élections apaisées au Sénégal.
Interview exclusive de Raphaël Domjan.
Fondation SolarPlanet.