©efef Cérémonie d'ouverture

L’EFEF (European Future Energy Forum) a eu lieu du 10 au 12 octobre pour la 1ère fois en Suisse à Genève. Le forum organisé sous l’égide du Doctor Sultan Al Jaber, CEO de Masdar, la ville des futures énergies aux Emirats Arabes Unis, a mis en scène des stars politiques (Micheline Calmy Rey, présidente de la Suisse, industrielles (Vestas, un leader de l’éolien) et de l’innovation (Bertrand Piccard et son avion solaire Solar Impulse). Le futur des énergies n’est-il l’apanage que des grands et des puissants? Ou bien les initiatives plus modestes de certaines start-up ou PME peuvent-elles faire la différence?

« We need an energy revolution rather than an evolution, simply because 7 billion people are in need of it », Doctor Sultan Al Jaber

DES ENTREPRISES A SUIVRE…ET A SOUTENIR

  1. Alors que les prix du solaire photovoltaïque s’effondrent:

Photo extraite de http://ecologie.blog.lemonde.fr

  1. alors que les énergies vertes nécessitent 500 à 700 milliards d’Euros d’investissements dans des infrastructures et dans une gestion intelligente d’un nouveau réseau de type Smart grid en Europe

  2. alors que le mix énergétique compte de plus en plus sur l’éolien pour atteindre les 20% d’énergies renouvelables d’ici à 2035 sans compter sur les oppositions des communautés locales

  3. alors que l’efficacité énergétique  est sur toutes les lèvres pour tenter de juguler nos appétits énergétiques croissants

Des start-up et des entreprises innovantes suisses avancent progressivement leurs pions et méritent toujours plus de visibilité. Elles étaient bel et bien présentes sur le pavillon suisse pendant l’EFEF.

Domaine de l’industrie solaire photovoltaïque:

Photo extraite de www.indeotec.ch

INDEOtec:
le process industriel du solaire en couches minces!
Basé à Neuchâtel depuis 2007 et émanant de l’IMT-EPFL, INDEOtec cible tous les labos de R&D des fabricants mondiaux de solaire PV en couches minces. « Les machines conçues spécifiquement pour chaque projet améliore les rendements de fabrication grâce à des procédés toujours plus poussés d’automatisation et d’intégration des différentes étapes de fabrication », m’explique Dr. Omid-Reza Shojaei.
Ceci contribue à baisser les coûts d’accès aux cellules en silicium amorphe ou combinées avec du silicium cristallin.

©in-fuseon

Cleanfizz: 
le solaire tout propre !
Cleanfizz a déjà fait l’objet d’un de nos coups de coeur pendant le salon mondial des énergies du futur.  Cleanfizz c’est l’auto – nettoyage des panneaux solaires et des grandes surfaces vitrées. Sable, poussière ou neige, tout y passe, grâce à l’idée de génie de George McKarris. Les surfaces réagissent à un champ électrostatique actif et le miracle se produit en 30 secondes. Cleanfizz a été médiatisée dernièrement sur Swissinfo et aussi dans la Tribune de Genève.

Domaine de l’industrie solaire thermique:

©in-fuseon Cédric Petit Jean, Deputy manager

SRB Energy: 
le générateur solaire thermique tout terrain!
« 40% des besoins énergétiques sont sous forme de chaleur entre 200 et 400°C. La question est d’obtenir des subventions dans le solaire thermique au même titre que le solaire PV. Ce qui n’est pas le cas pour l’instant », explique C.Benvenuti, l’inventeur du panneau.
Et pourtant, ce panneau a tout pour réussir!

  • puissant: atteint des températures de 400°C
  • utilisable pour toutes les applications industrielles de production d’eau chaude et de chaleur
  • économe en besoins d’ensoleillement
  • durable: plus de 20 ans
TVP Solar:
le générateur solaire thermique pour les climatisations!
Il semblerait que la technologie de TVP Solar soit très similaire à celle de SRB Energy puisque l’un des fondateurs est un ancien collègue scientifique de C.Benvenuti, quoique pas aussi performante côté température. Voir l’interview du quotidien Le TempsLes acteurs du solaire thermique ont certes besoin « d’éduquer » et de créer leurs marchés encore émergents.

Domaine du stockage de l’énergie:

Dans ce domaine, les grandes et les petites initiatives se côtoient.

©in-fuseon

Dans une allée de l’EFEF, trônait Gemasolar, le gigantesque et premier projet mondial de centrale solaire thermique à concentration prête à être commercialisé. Son inauguration en Espagne a eu lieu en octobre avec les représentants de Masdar, partie prenante du projet.
Cette technique emmagasine l’énergie solaire sous forme de vapeur sous pression avant de la transformer en électricité et règle le problème de l’alternance jour/nuit.

©in-fuseon Dr. Sylvain Lemofouet (à gauche) et son nouveau collègue

A l’opposé de l’allée de Gemasolar et ses millions d’investissements pour bâtir ce parc solaire, voici Enairys, start-up émanant du parc scientifique de l’EPFL qui développe une solution de batteries de cylindres haute pression qui convertissent et gèrent l’énergie en fonction de la demande. « Notre système HyPES est toujours « ON ». On entre dans la phase de prototypage avancé et bientôt en industrialisation », Dr. Sylvain Lemofouet inventeur du système.

Domaine de l’efficacité énergétique:

Quand on parle d’efficacité énergétique, il y a 2 façons principales de faire: soit économiser en évitant de dépenser l’énergie (par exemple en gérant les stand-by), soit en récupérant l’énergie produite et qui serait gaspillée. Donc le mot d’ordre, c’est la chasse au gaspi!

Deux entreprises ont retenu mon attention:

©in-fuseon Vincent Balegno et Michaël Dupertuis de Geroco et moi même

Ecowizz:
Soyez branché, économisez!
Conçue par les 3 fondateurs de Geroco, Ecowizz s’adresse à tout un chacun qui veut éliminer les stand-by des appareils électro-ménagers de son domicile. 10 à 15% d’économies possibles, c’est intéressant! Ce qui se fait à la maison, peut également se faire au bureau. Après avoir commencé à séduire la Suisse romande, Ecowizz s’apprête à conquérir le marché Suisse allemand et au-delà!

©in-fuseon

Eneftech:
Récupérez et valorisez les rejets thermiques!
« Eneftech récupère toute les pertes de chaleur générées par une chaudière, un chauffage urbain ou une unité industrielle pour les transformer en électricité, voire même en chaleur. On s’adresse aussi bien aux industries lourdes qu’à des partenaires immobiliers qui veulent améliorer la performance énergétique de leurs bâtiments », m’explique Antonio Mendès, directeur commercial.

Pour en savoir plus sur l’EFEF, quelques liens utiles:
– Article de la Tribune de Genève: « Les cleantechs, effet de mode ou véritable enjeu? »
– Emission TSR L’invité du 12h30 le 11.10: Eric Plan de CleantechAlps 

Photo de polymères biodégradable. Produit biOS de BioApply.

Les matériaux innovants, un curieux domaine à découvrir à travers ce nouvel article de la chronique cleantechs que j’anime pour lOPI (Office de la Promotion Industrielle) de Genève dans sa newsletter de septembre.

Le futur des technologies propres est lié à celui des nouveaux matériaux.

Le défi est « de découvrir de nouveaux matériaux afin de diminuer l’usage de ceux qui deviennent rares ou pour les remplacer », selon Joël Mesot, directeur de l’Institut Paul Scherrer, interviewé par Bilan.

L’objectif est de réduire ou de remplacer certains matériaux indispensables aujourd’hui à la production des énergies, la construction, nos moyens de transport ou nos usages quotidiens.

Survol de quelques applications pour diminuer platine, lithium, cobalt, nickel, magnésium et remplacer silicium, plomb, polymères polluants issus de la pétrochimie, voire même l’électricité par la lumière !

L’INTERCONNEXION DES USAGES: ON EST TOUS CONCERNES

Naturel, direz-vous que les domaines principaux de recherche de nouveaux matériaux correspondent aux plus grands domaines d’impacts environnementaux face aux consommations galopantes.

Chercheurs et industriels suisses s’activent notamment sur les domaines d’application suivants :

  • Les polymères (plastiques) pour les rendre biodégradables et améliorer leur recyclage
  • Les énergies dans la construction pour faciliter le déploiement du solaire et l’isolation des bâtiments
  • L’éclairage
  • Le chauffage par de nouvelles sources d’énergie comme les piles à combustibles
  • Les technologies de l’information pour utiliser des composants moins polluants dans la production d’ordinateurs

QUAND LES MATERIAUX INNOVANTS DEVIENNENT ECOLOGIQUES

Frédéric Mauch, fondateur et CEO de BioApply

Prenons le cas des plastiques qui envahissent notre quotidien et représentent un fort contributeur à la pollution mondiale de la vie sur terre et mer. Il y a 4 facteurs clés qui commencent à impacter ce phénomène :

  • Les législations
  • Les décisions des grands distributeurs de sacs plastiques : grandes surfaces commerciales
  • Les nouveaux polymères biodégradables
  • Le comportement des consommateurs

Faut-il interdire les sacs plastiques ou y a-t-il d’autres solutions ?

Frédéric Mauch, fondateur et CEO de BioApply  partage sa vision du marché :

« Les choses bougent. En Suisse, un projet de loi est en cours pour interdire les sacs plastiques fabriqués à 100% d’hydrocarbures. Pour aider l’utilisateur, ce qui compte cependant, c’est la transparence de l’information et la traçabilité. Nous avons rejoins le respect-code initialisé par Robin Cornelius de Switcher : chaque lot de sacs produits et distribués comprend un code individuel que l’on peut   retrouver sur internet pour en comprendre les matériaux. En effet, il règne une confusion renforcée par des labels auto-proclamés. Le produit le plus fourbe est le sac oxo-dégradable qui n’est rien d’autre que le  vieux sac plastique polluant. Il se             dégrade certes mais en fragmentant tous ses composants toxiques ! »

Pour en savoir plus, découvrez l’article « Lumière sur les sacs plastiques : comment reconnaître le bon grain de l’ivraie ? »

Voici les gestes utiles que nous propose Michel Pikhanov, directeur des ventes de BioApply :

« Si vous avez besoin d’utiliser un sac plastique, apprenez à reconnaître un sac compostable, préférez-le à un autre contenant et une fois inutilisable, jetez le au compost avec son contenu de déchets verts ».

Bio express de BioApply :

Photo du « Tree dress », réalisé en quelques mois avec BioApply Polymers comme partenaire

BioApply, basée à gland, VD, contribue depuis 2006 à l’évolution du marché des emballages plastiques en concevant et produisant des emballages biodégradables. Avec sa gamme de sacs plastiques et produits dérivés, BioApply intervient à 80% sur le marché suisse et s’ouvre à l’international depuis 2 ans. Pour renforcer son impact, le fondateur de BioApply a créé une nouvelle entité BioApply Polymers en association avec Bruno Peter AG et bénéficie désormais d’un nouveau site industriel à Büren, BE. Sa structure légère et son agilité lui permettent mobilité et réactivité sur les marchés, tout en collaborant avec de grands acteurs industriels. En accompagnant ses clients de l’idée au produit fini, BioApply Polymers vise à augmenter l’adoption des matériaux biodégradables sur les marchés de l’automobile, du médical et de l’alimentaire.


MATERIAUX INNOVANTS PROMETTEURS

Le solaire

Le silicium est la matière organique de base qui compose les cellules solaires, elles-mêmes assemblées en modules puis en systèmes sur panneaux.

Or les coûts élevés des tranches de silicium cristallin ont encouragé l’industrie à rechercher des matières premières moins onéreuses pour la fabrication de cellules solaires. Le silicium amorphe en couches minces ou les polycristallins (ex. tellurure de cadmium, cuivre indium) sont les matériaux de synthèse les plus répandus. Ils captent tous très bien la lumière et peuvent être déposés sur de larges surfaces. La couche semi-conductrice en film mince peut être posée sur du verre enduit, de l’acier inoxydable ou des substrats plastiques. L’avantage est de présenter souplesse et légèreté. L’entreprise Flexcell à Neuchatel innove dans ce domaine.

Photo de module solaire flexible monolithique intégré. www.empa.ch

Imaginez des futures surfaces solaires couvrant non seulement les toits mais aussi les murs de bâtiments, voire les trottoirs dans les rues.  Certains films solaires en couches minces photosensibles s’appliquent déjà en rouleaux ou en spray sur des surfaces vitrées. Les leaders mondiaux comme Dupont (dont le labo R&D PV est situé à Meyrin près de Genève) investiguent constamment pour augmenter les rendements de ces matériaux. Le film Kapton® 1) de Dupont (100 fois plus mince et 200 fois plus léger que le verre) atteint un nouveau record de rendement en juin 2011.

L’isolation

L’isolation de nos habitations est essentielle pour réduire la facture énergétique. Gramitech, basée dans le canton de Vaud, fabrique des nouveaux panneaux isolants en extrayant la fibre de cellulose de l’herbe. De surcroît, rien ne se perd dans ce procédé puisqu’il permet de séparer les fibres de cellulose des composés digestibles utilisés pour la production de biogaz !

Photo de l’équipe de Gramitech et d’un panneau isolant

L’éclairage

Remplacer les semi-conducteurs par une nouvelle technique de dépôt de différents oxydes en couches minces dans les ampoules basse consommation LED. Telle est une des multiples applications d’ABCD Technology, basée à Genève, qui performe dans l’assemblage chimique de couches minces par technologie laser.

Autre invention : les cellules solaires à colorant du Prof. Michael Grätzel, chimiste à l’EPFL. Elles imitent le phénomène naturel de la photosynthèse à partir des couleurs du spectre lumineux pour fabriquer de l’électricité. Les cellules peuvent produire de l’électricité dans un milieu à faible luminosité comme par exemple à l’intérieur d’un bâtiment. Elles pourraient s’avérer idéales pour des applications comme l’éclairage.

Les piles à combustibles

Cette technologie permettant de produire de l’électricité et de l’eau à partir d’hydrogène et d’oxygène est une grande utilisatrice de platine, essentiel au processus catalytique.

Substituer la céramique au platine dans les piles à combustibles et valoriser 50% de l’énergie du gaz d’une chaudière en générant chaleur pour l’eau et électricité, voici le tour de maître de HTceramix d’Yverdon.

« Les piles à combustibles sont complémentaires aux pompes à chaleur. En hiver les PAC consomment de l’électricité quand les piles à combustibles en produisent. Le surplus d’électricité produit en même temps que la chaleur est réinjecté dans les réseaux électriques. Ceci permet de lisser les pics de consommations hivernaux », selon Olivier Bucheli, CEO dans son interview dans Le Temps.

Composants électroniques et mémoires d’ordinateurs

Les découvertes continuent. Des transistors moins énergivores et toujours plus petits ? L’EPFL utilise la molybdénite (MoS2) à la place de silicium.

Pour 3DOxides, émanant de ABCD Technology, c’est la lumière qui peut se substituer à l’électricité dans les circuits informatiques des ordinateurs pour réduire les consommations d’énergies.

LA SUISSE BIEN OUTILLEE EN SCIENCE ET INDUSTRIE DES MATERIAUX?

Les nouveaux matériaux représentent un des cinq thèmes prioritaires de recherche dans la période 2012-2016. Parmi les matériaux innovants, il y a les renouvelables qui représentent près de 5% des brevets suisses et pour lesquels le potentiel est encore très large.

Source: Calculs du Fraunhofer-Institut für System- und Innovationsforschung (ISI)23- Tableau importé du Master Plan cleantech.

Les Ecoles Polytechniques, l’Institut de recherche Paul Scherrer, l’IMT-EPFL pour la recherche sur le solaire PV et l’EMPA pour la science des matériaux et Technologies, tous contribuent à faire émerger des matériaux innovants en relation avec l’industrie.

Sources :

Magazine technology By Bilan d’avril 2011: http://www.cleantech-alps.com/multimedia/docs/2011/05/Technology-by-Bilan_Cleantechs.pdf

Article « Lumière sur les sacs plastiques : comment reconnaître le bon grain de l’ivraie ? » sur le blog d’In-fuseon.

Article « Le solaire, petit tour d’horizon des techniques pour produire de l’électricité » sur le blog de moncarrésolaire 

Photo de centrale solaire thermique concentrée, extraite de blog.hasslberger.com

Centrales solaires en toitures de plus en plus gigantesques, centrales sur plans d’eau, centrales combinant thermique et solaire, sans compter les pistes de rupture technologique qui pourraient révolutionner le domaine. On a besoin de tout car le solaire est l’une des énergies renouvelables les plus prometteuses face aux besoins énergétiques mondiaux.

UN BRIN D’HISTOIRE à 200/KM HEURE

C’est avec le premier choc pétrolier en 1973 que l’énergie solaire commence à amorcer son entrée dans l’ère industrielle. Les rendements médiocres et les coûts trop élevés n’ont pas découragé chercheurs et industriels visionnaires de la première heure. Grâce à eux, les technologies solaires n’ont cessé de s’améliorer tous les 18 mois: + de rendements, – de poids des panneaux, – de coûts.
En 20 ans, les techniques ont évolué et chaque jour accueille une nouvelle innovation. Début juillet, des ingénieurs aux Etats Unis ont réussi à créer une encre conductrice d’électricité, sur le modèle de l’alliage CIGS utilisé comme silicium amorphe en couches minces. Cette technologie permettrait de fabriquer des panneaux solaires par impression par jet d’encre. Imaginez la réduction des coûts et du poids des panneaux!

TROIS TECHNIQUES SOLAIRES: VUE D’AVION

L’article du blog de moncarrésolaire résume bien les 3 techniques solaires qui font l’actualité actuelle et de demain.
NB. Le parc solaire de Romande Energie-EPFL sur lequel s’appuie le concept locatif de moncarrésolaire depuis 2010 est un des premiers plus grands de Suisse.
Les 3 majeures:

  • La technique la plus connue : la technique photovoltaïque (PV),
  • La technique montante : le solaire thermique concentré (Concentrated Solar Power ou CSP en anglais),
  • La technique la plus révolutionnaire et prometteuse : la cellule solaire à colorant« Grätzel », du nom de son inventeur suisse

Photo extraite de www.solstis.ch: installation moncarrésolaire de Romande Energie sur les toits de l'EPFL

Le solaire PV est mise en oeuvre principalement en toiture et commence à envahir des plans d’eau. La course effrénée à la puissance change le classement des plus grands parcs solaires tous les jours.

Photo extraite du site de Ciel et Terre

Des quelques m2 sur le toit d’une habitation aux dizaines de milliers de m2 des plus grands parcs solaires actuels, les projets explosent littéralement de partout dans le monde.

Le solaire thermique concentré lance un défi au gaspillage d’électricité en résolvant partiellement son problème de stockage. Il utilise l’énergie solaire pour créer un effet thermique et stocker l’énergie avant de la transformer en électricité. Il est adapté à de grands parcs solaires pour des régions très ensoleillées voire arides, soit idéal pour l’Europe du sud et les déserts. Dans nos contrées suisses, peu de chance d’en voir une émerger.

Photo extraite de la vidéo de Swiss Info sur Michaël Grätzel

Les cellules solaires Grätzel à colorant pourraient bien représenter une rupture technologique majeure. Elles imitent le principe de la photosynthèse à partir du spectre lumineux et peuvent produire de l’électricité avec de hauts rendements dans des milieux peu éclairés. Les applications concrètes sont en développement par exemple dans l’éclairage intérieur. Et…plus besoin de silicium!


LE SOLAIRE PV: SILICIUM OU SILICIUM?

Voilà un extrait de l’article de moncarrésolaire sur le solaire PV. Je vous laisse découvrir le reste de l’article très accessible et instructif.

« Le silicium est la matière organique de base qui compose les cellules solaires, elles-mêmes assemblées en modules puis en systèmes sur panneaux. Les panneaux solaires captent les photons, particules de lumière porteuses de l’énergie. Les photons provoquent une différence de potentiel électrique entre les deux couches de silicium semi-conductrices du panneau. C’est ce qui génère le courant électrique dit « continu », qu’il faut ensuite rendre « alternatif » avant de l’injecter dans le réseau.

Trois grands types de technologies s’affrontent sur le marché du solaire PV :

  • Le silicium cristallin en épaisseur supérieure à 1 µm: il représente le gros des installations et fait l’objet d’une concurrence féroce entre les fabricants chinois, américains, allemands et espagnols. Les inconvénients majeurs de ces panneaux sont leur coût de fabrication et leur poids. Les toitures doivent être parfois renforcées. L’entreprise Oerlikon Solar parvient à tirer son épingle du jeu mondial sur cette technologie.
  • Le silicium amorphe en couches minces : Les coûts élevés des tranches de silicium cristallin ont encouragé l’industrie à rechercher des matières premières moins onéreuses pour la fabrication de cellules solaires. Le silicium amorphe ou les polycristallins (ex. tellurure de cadmium, cuivre indium) sont les matériaux les plus répandus. Ils captent tous très bien la lumière et peuvent être déposés sur de larges surfaces. La couche semi-conductrice en film mince peut être posée sur du verre enduit, de l’acier inoxydable ou des substrats plastiques. L’avantage est de présenter souplesse et légèreté. L’entreprise Flexcell à Neuchatel innove dans ce domaine.
  • Les nouvelles technologies combinant les deux premières : Silicium cristallin et couches minces, silicium amorphe et micro-cristallin. »
Si vous avez d’autres informations sur des innovations ou techniques solaires, merci de commenter notre article et de partager vos connaissances et recherches.

Photo extraite de la galerie photos d'Energissima

Hier, tel fut mon enthousiasme d’apprendre la décision historique du conseil fédéral suisse d’abandonner le nucléaire au moment où était envoyée aux industries genevoises la nouvelle newsletter de l‘OPI (Office de la Promotion Economique) de Genève dont j’anime la chronique cleantechs.

Quelle belle cohérence entre le soutien massif aux technologies propres que les décideurs suisses ont exprimé à Energissima en avril et maintenant cette décision historique et responsable de la Suisse d’abandonner le nucléaire! Jugez-en par vous-même en découvrant le contenu de la chronique cleantechs de mai de l’OPI, qui fait un zoom arrière sur Energissima.

ENERGISSIMA, ZOOM SUR LES TENDANCES CLEANTECHS

« 200 exposants Suisses et étrangers, c’est un message d’espoir pour le développement des nouvelles énergies renouvelables et notre poursuite d’une société à 2000 Watts ».

Tels furent les mots de Pascal Corminboeuf, conseiller d’Etat et président d’Energissima inaugurant la rencontre nationale des énergies renouvelables et des technologies environnementales le 13 avril 2011 au forum Fribourg.
Pour la première fois, cette rencontre a regroupé sous le même toit trois salons Energissima, ecoHome et Greentechs.
Le ton fut donné pour cette grand messe des Cleantechs qui évolue depuis 2007 de plus en plus vers une rencontre des professionnels du domaine.

SWISS ECO LEADERS DAY: RETOUR D’ENQUETE NATIONALE

Le Swiss Eco Leaders Day, premier forum suisse des leaders de l’environnement, a réunit le 13 avril, les décideurs des secteurs de l’environnement, de l’économie et de la politique.

Ce sont les résultats de la 1ère enquête d’opinion nationale suisse (874 réponses) qui nous révèlent les opinions sur l’efficacité et la popularité des mesures et concepts en vigueur sur tous les thèmes de l’environnement (taxe sur l’essence, centime climatique, Minergie, étiquettes énergies etc) et pas seulement celui des énergies (Mix énergétique, mix électrique, Rétribution à Prix Coûtant, offres de courant vert…).
Les décideurs suisses ont exprimé un soutien massif aux technologies propres. Présentée par le Professeur Dr Rolf Wüstenhagen, directeur de l’Institut économie et environnement de l’Université de Saint-Gall, cette enquête auprès de milieux politiques et économiques révèle deux éléments clés sur l’avenir énergétique de la Suisse: un mix énergétique passant de 15 à 55% d’énergies renouvelables et un mix électrique passant de 42% à 81% de sources renouvelables en 2050.

Plus d’infos sur les tendances européennes et l’enquête nationale suisse sur : « 100% d’énergies renouvelables en 2050 : rêve ou réalité ? » sur le blog d’in-fuseon.

Rolf Häner, directeur de Cleantech Switzerland a rappelé la pro activité de la plateforme nationale Cleantech Switzerland pour promouvoir les technologies des 200 entreprises membres actuelles sur les marchés internationaux.

LES TENDANCES

Trois grands thèmes ont prédominé conférences et démonstrations :

  • L’habitat durable conçu selon les normes Minergie, l’éco conception et l’usage de nouveaux matériaux :

On citera l’entreprise Quantis, émanant du Parc Scientifique de l’EPFL de Lausanne et devenue un leader international de l’analyse du cycle de vie, méthode quantifiant les impacts d’un produit ou d’une activité sur l’environnement.
Sur le même créneau que sa grande sœur et émanant aussi
du PSE, SwissEcology se lance.
Intéressant de découvrir comment la société InnoDec et son réseau de partenaires parviennent à rendre l’éco construction plus accessible financièrement grâce à la préfabrication des façades de bâtiments.
« Cette solution permet de réduire considérablement la durée des chantiers et assure des performances acoustiques records tout en minimisant l’épaisseur des façades », nous explique Eric Demierre, directeur d’InnoDec.

  • Les nouvelles énergies renouvelables prédominées par une relance certaine du solaire (photovoltaïque et thermique) depuis la catastrophe de Fukushima, la cogénération (production simultanée d’électricité et de chaleur), la biomasse et les biocarburants :

Le solaire : la relance des installations nous est confirmée par des acteurs locaux, distributeurs ou intégrateurs des technologies photovoltaïques. Que ce soit Solstis à Lausanne, Solexis à Yverdon ou Tritec à Aarberg, tous se réjouissent de la relance effective du marché depuis un mois. Face aux difficultés que rencontre l’éolien pour négocier ses espaces d’installations, Swisssolar, l’association suisse des professionnels de l’énergie solaire, préconise de déplafonner la RPC (Rétribution au Prix Coûtant de l’électricité issue d’énergies renouvelables) qui détient un pot de CHF 320 millions dont 10% uniquement pour le Photovoltaïque et ainsi répondre aux 8600 installations sur liste d’attente. Swisssolar préconise une part de 10% minimum, voire 20% de solaire dans le mix électrique suisse d’ici à 2025.

Du côté du solaire thermique, Cristoforo Benvenuti, Vicepresident et fondateur de l’entreprise SRB Energy dont le centre de recherche est à Genève, se confie sur sa démarche de pionnier du Cern en 1972 qui l’a amené à créer SRB :

« La technologie du collecteur solaire thermique SRB le rend performant sur le terrain même dans des régions à faible radiations solaires. Cette technologie pratique est prête à mettre en oeuvre seule ou en complément d’autres sources d’énergies afin de réduire le bilan carbone immédiatement». 

  • L’efficacité énergétique par la gestion en réseau des grandes infrastructures de distribution de l’électricité « Smart Grid » ou par de nouvelles solutions immédiates de type « smart metering » ou des campagnes concrètes de sensibilisation aux économies d’énergies :

Nous citerons la solution Ecowizz et son slogan « Soyez branché, économisez ! » qui permet une économie immédiate de la facture d’électricité d’environ 15% grâce à une gestion astucieuse des veilles des appareils. Solution 100% suisse, Ecowizz a été adoptée par Romande Energie et les Services Industriels de Lausanne.
Mentionnons également le programme Doubleco de SIG à Genève qui offre de doubler la réduction de la facture d’électricité des particuliers et des entreprises qui réussissent leur engagement.

CLIN D’OEIL SUR UNE NOUVEAUTE VENUE D’AILLEURS

Nous avons découvert NatureSorb, le nouvel absorbant d’hydrocarbure fait à partir d’une tourbe de sphaigne canadienne et commercialisé en Suisse par NatureSorb à Morges. Utilisé pour nettoyer les fuites industrielles d’huiles d’hydrocarbures, le produit fournit une haute valeur énergétique par incinération avec moins de 2% de cendres résiduelles !

Sources :

  1.  Swiss Eco Leaders Day à Energissima le 13 avril 2011 : Article « 100% d’énergies renouvelables en 2050 : rêve ou réalité ? » sur le blog d’in-fuseon pour plus d’infos sur les tendances européennes et suisses
  2. Article Le Matin.ch du 14 avril 2011 sur Swisssolar
  3. Brève sur Bilan.ch du 13 avril 2011 sur l’enquête nationale suisse

Le 25 mai 2011: décision historique de sortir la Suisse du nucléaire.

Hier, le conseil fédéral suisse a pris une décision historique, mémorable et responsable pour l’avenir énergétique du pays:
sortir la Suisse progressivement du nucléaire.


Résumé des 8 points principaux de la stratégie et revue de l’effervescence médiatique autour du sujet!

« Les centrales nucléaires actuelles seront mises à l’arrêt à la fin de leur durée d’exploitation et ne seront pas remplacées. », extrait du communiqué de presse du Conseil Fédéral Suisse, Berne le 25.5.11.

LA STRATEGIE EN 8 POINTS

2034: la dernière des 5 centrales nucléaires actuelles (décision basée sur une durée d’exploitation de 50 ans maximum) sera découplée du réseau.
Le scénario choisi (le n°2 parmi les 3 étudiés) est techniquement possible tout en garantissant la sécurité d’approvisionnement énergétique du pays et supportable du point de vue économique. Voici un résumé de la stratégie en 8 points:

  1. Renforcement des programmes d’efficacité énergétique pour éviter que la consommation augmente de 60 milliards de kWh en 2010 à 90 milliards de kWh en 2050. Mentionnons par exemple le programme Doubleco de SIG à Genève qui offre de doubler la réduction de la facture d’électricité des particuliers et des entreprises qui réussissent à baisser leurs consommations
  2. Elargir les offres d’électricité de sources renouvelables en hydraulique, éolien, solaire et celles transitoires à base de centrales à gaz (produisant chaleur et électricité). Mentionnons l’initiative innovante moncarrésolaire de Romande Energie en 2009/2010 de lancer un des plus grands parcs solaires en Suisse sur les toits de l’EPFL et d’ouvrir les panneaux à la location à tout un chacun
  3. Développer des productions nationales d’énergies pour réduire la dépendance énergétique
  4. Accélérer l’extension des réseaux électriques « intelligents » de type Smart Grids pour optimiser l’équilibrage entre offre et demande d’énergies et réduire les pertes
  5. Intensifier recherche et transferts de technologies à but d’industrialisation des innovations: cf l‘interview ce matin sur la RSR 1 de Christophe Baillif, patron du laboratoire de recherche solaire PV de l’IMT-EPFL à Neuchâtel, qui voit l’avenir du solaire photovoltaïque passer par le besoin d’investir massivement dans  la création d’un centre de recherche en énergie solaire
  6. L’exemplarité des institutions  pour mettre en pratique et utiliser les cleantechs en leur sein
  7. S’appuyer sur des projets phares
  8. Collaborer avec l’international

L’EFFERVESCENCE MEDIATIQUE

Cet événement provoque depuis hier après-midi une multitude de réactions.  La presse locale s’est emparée de ce sujet brûlant en démultipliant avis et points de vue. En voici une revue de presse certes non exhaustive au rythme auquel l’effervescence est en train de s’emballer!

Les liens de la revue de presse ne fonctionnant plus, voici quelques liens officiels plus pérennes:

DETEC: Sortie du nucléaire

RTS.ch: « Sortir du nucléaire: une pluie de réactions »

Revue de presse de mai 2011:

Tribune de Genève: « Doris Leuthard: C’est un jour historique, une chance à saisir »

Les 16 premières minutes de l’émission Genève à Chaud du 25.5 sur Léman Bleu: les politiques s’expriment sur la décision du conseil fédéral

24 heures: « Sortie du nucléaire: la Suisse quasi seule face à l’Europe »

Le Temps: « Le conseil fédéral veut sortir du nucléaire en 2034″

Les Echos: « La Suisse décide de sortir progressivement du nucléaire »

RSR1: « Sortie du nucléaire: l’interview de Christophe Baillif »

Désormais, il ne reste « plus qu’à  » faire passer cette décision au parlement!

Photo extraite de www.solstis.ch: installation moncarrésolaire de Romande Energie sur les toits de l'EPFL

Actuellement en Suisse, l’énergie solaire photovoltaïque ne contribue qu’à 1% du mix électrique total et  peine à trouver sa place parmi les 58% d’énergies renouvelables que compte le pays. Or face à l’objectif d’augmenter la part des renouvelables à 70% en 2030 et aux difficultés que rencontre l’éolien pour négocier ses espaces d’installations, le solaire connaît une relance certaine.
Désormais, les chiffres s’envolent…enfin!

UNE REVELATION EN OR POUR ACTIVER LE SOLAIRE

Révélation clé issue de la 1ère enquête d’opinion nationale suisse sur l’efficacité et la popularité des mesures et concepts en vigueur sur tous les thèmes de l’environnement dont le solaire!

Image extraite du rapport: connaissance de la part du solaire dans le mix énergétique en 2050

Présentée le 13 avril 2011 à Energissima lors du Swiss Eco Leaders Day par le Professeur Dr Rolf Wüstenhagen, directeur de l’Institut économie et environnement de l’Université de Saint-Gall, cette enquête auprès de milieux politiques et économiques révèle, à mon avis, un élément clé pour sensibiliser les publics sur l’énergie solaire. Ca parait banal mais c’est une fois de plus: L’INFORMATION! 

« Les connaissances des sondés en matière d’énergie solaire ont une influence considérable sur l’estimation de la part de l’électricité solaire dans le mix énergétique de 2050. Alors que le groupe disposant des connaissances les plus approfondies, table sur une proportion de 11%, les personnes qui disposent des connaissances les plus faibles estiment cette proportion à 5%. », extrait du rapport.

COMMENT PASSER DE 1% à 10% VOIRE 20% DE SOLAIRE?

Depuis la catastrophe de Fukushima, les nouvelles énergies renouvelables sont prédominées par une relance certaine du solaire (photo-voltaïque et thermique) ainsi que par la cogénération (production simultanée d’électricité et de chaleur), la biomasse et les biocarburants.

La relance des installations solaires nous est confirmée par des acteurs locaux, distributeurs ou intégrateurs des technologies photovoltaïques. Que ce soit Solstis à Lausanne, Solexis à Yverdon ou Tritec à Aarberg, tous se réjouissent de la relance effective du marché depuis un mois (propos recueillis lors de la visite du salon Energissima à Fribourg).

Face aux difficultés que rencontre l’éolien pour négocier ses espaces d’installations, Swisssolar, l’association suisse des professionnels de l’énergie solaire, préconise de déplafonner la RPC (Rétribution au Prix Coûtant de l’électricité issue d’énergies renouvelables) qui détient un pot de CHF 320 millions dont 10% uniquement pour le photovoltaïque et d’ainsi répondre aux 8600 installations sur liste d’attente. Swisssolar préconise une part de 10% minimum, voire de 20% dans le mix électrique suisse d’ici à 2025.

« L’énergie issue du photovoltaïque ne sera pas la seule requise pour remplacer l’énergie nucléaire », reconnaît cependant Swisssolar, mais elle dispose du plus grand potentiel parmi les sources d’énergies renouvelables en Suisse, propos extraits de l’article du Matin.ch du 14 avril 2011.

Tout ceci est bien entendu conditionné par une baisse des coûts du solaire…qui ne va pas se faire attendre… A suivre.

C’est la matinée de conférences du premier forum suisse des leaders de l’environnement (Swiss Eco Leaders Day) le 13 avril à Energissima qui m’a inspiré cet article.
La catastrophe de Fukushima, déclarée au moins aussi importante que celle de Tchernobyl a ébranlé les croyances et ouvre dans son malheur une nouvelle porte aux énergies renouvelables. De Jacques Attali, géopoliticien émérite à Josche Muth, jeune ambassadeur de la vision européenne 100% renouvelable en passant par la 1ère enquête nationale d’opinions en Suisse, quelle part de rêve et de réalité?

LA SONNETTE D’ALARME EST TIREE

On ne présente pas le « géopoliticien de l’avenir » Jacques Attali et son parcours de conseiller auprès du Président de la République française de 1981 à 1991 et entre autres actuellement président de PlaNet Finance, organisation de Solidarité Internationale spécialisée dans le développement de la micro-finance dans 80 pays. Jacques Attali ne mâche pas ses mots quant à sa vision d’avenir plutôt alarmante.

« Nous vivons une dictature de l’insouciance. Le monde fonce vers sa catastrophe écologique. Il a une chance de s’en sortir de façon anarchique et malheureusement peu organisée », Jacques Attali, le 13.4.11

En passant de 7 à 9 milliards d’habitants d’ici à 2050, les besoins de notre planète vont croître de 30 à 40% quant aux demandes en énergies et en agro-alimentaire.
Le prix des biens de base que sont les énergies, la nourriture, les transports et l’habitat augmenteront alors que la Loi de Moore (doublement de la puissance de l’électronique tous les 18 mois) et la baisse des coûts des technologies permettront l’accès à moindre prix à des biens secondaires et de « luxe ».
L’accès aux énergies ne suivra-t-il pas le même schéma que celui de la concentration actuelle des richesses dont 80% vont à 1 % de la population?
Et quelles énergies parviendront à alimenter notre planète sans la détruire?

LA VISION EUROPEENNE A 100% RENOUVELABLE

Image extraite de la galerie photos Energissima

C’est Josche Muth, Deputy Secretary General de l’EREC, le Conseil Européen des Energies Renouvelables qui nous souffle une vision d’avenir et des solutions pour alimenter l’Europe avec 100% d’énergies renouvelables d’ici à 2050 grâce au programme Re-Thinking 2050.
Mais comment parvenir à couvrir 100% de nos besoins énergétiques pour l’électricité, la chaleur, le froid et les transports (véhicules électriques) avec un bouquet de sources 100% renouvelables?
Il n’y a pas de miracles. Il faut réorienter les investissements notamment du nucléaire qui bénéficie de 4 fois plus de subventions institutionnelles que les énergies renouvelables.

Europe: passer les énergies renouvelables de 24% en 2020 à 45% en 2030 et 96% en 2050!

Tableau extrait du rapport Re-Thinking 2050

La tyrannie des investissements: Yes or No?

Josche Muth nous démontre par un petit calcul qui en dit long que
prendre la voie des énergies renouvelables mène à un bénéfice économique d’ici à 2050!

Voici le calcul que vous ne trouverez pas sous cette forme dans le rapport:

€ 3’800 milliards = coûts de CO2 évités
+  € 1’090 milliards = économies d’énergies fossiles
–   € 2’800 milliards = investissements cumulés dans les énergies renouvelables
= € 2’090 milliards de bénéfices économiques d’ici à 2050 

Alors bien entendu, certains se lanceront dans la guerre des chiffres. Mais n’est-il pas plutôt engageant d’essayer? Cela relève des choix d’investissements publics et privés et de l’opinion des peuples!

EN SUISSE, PERSPECTIVES POUR UN MIX ENERGETIQUE PLUS VERT

Ce sont les résultats de la 1ère enquête d’opinion nationale suisse (874 réponses) qui nous révèlent les opinions sur l’efficacité et la popularité des mesures et concepts en vigueur sur tous les thèmes de l’environnement (taxe sur l’essence, centime climatique, Minergie, étiquettes énergies etc) et pas seulement celui des énergies (Mix énergétique, mix électrique, Rétribution à Prix Coûtant, offres de courant vert…).
Présentée par le Professeur Dr Rolf Wüstenhagen, directeur de l’Institut économie et environnement de l’Université de Saint-Gall, cette enquête auprès de milieux politiques et économiques révèle deux éléments clés sur l’avenir énergétique de la Suisse:

Le mix énergétique:
Il s’agit de l’ensemble des sources d’énergies primaires utilisées pour nous éclairer, nous chauffer, nous transporter et fabriquer nos biens de consommation. Actuellement, seuls 15% de ces énergies sont renouvelables. La perspective est de passer à 55% en 2050.

Extrait du rapport d'enquête

Le mix électrique:
Il s’agit de l’ensemble des énergies utilisées pour produire de l’électricité. Actuellement, 42% proviennent d’énergies fossiles dont 39% du nucléaire et 58% d’énergies renouvelables dont 55% de l’hydraulique. Le solaire n’intervient que pour 1%.
L’objectif serait de réduire l’atome à 27% en 2030 et 17% en 2050 et d’augmenter la proportion des renouvelables à 70% en 2030 pour atteindre 81% en 2050.

Extrait du rapport d'enquête. Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Alors rêve ou réalité?
L’enquête n’est qu’une prise d’opinions et de perspectives et elle a été menée avant la catastrophe de Fukushima. Mais les résultats prédisposent d’une volonté. Que l’avenir ne déçoive pas dans les passages aux actes!

Et vous, que pensez-vous de ces chiffres et de ces perspectives? Rêve ou réalité? A vos commentaires toute!

Image reprise du site web de PlanetSolar. Monaco.

TÛRANOR PlanetSolar, c’est le nom de ce magnifique catamaran solaire qui  a démarré son tour du monde de 18 mois en septembre 2010.

Une expédition technique proche de la nature qui se veut exemplaire et porteuse de savoir-faire pour une future mobilité navale à base d’énergie renouvelable.

Rencontre avec Pascal Goulpié, un des 3 co-fondateurs pour parcourir :

  • les origines du rêve puisées dans des légendes et contes fantastiques
  • la vocation de ce bateau qui ne finira pas au musée
  • une éco aventure à portée universelle

« Avec actuellement 9.904 milles marins ou 18.342 km parcourus depuis le point de départ à Monaco, le plus grand bateau solaire au monde a déjà couvert la plus longue distance jamais parcourue avec un véhicule solaire électrique ». Source : communiqué de presse du 20 février 2011.

C’est désormais 20’000 km parcourus!

Lorsque j’ai rencontré Pascal Goulpié sur le pavillon suisse lors du World Future Energy Forum (voir notre article: Coup de coeur pour 8 cleantechs suisses en voyage) à Abu Dhabi en janvier 2011,  PlanetSolar ne détenait pas encore ce record officiel. Il venait de dépasser Cancun et se rapprochait du canal de Panama. Il est désormais en plein océan pacifique en Polynésie française et vient d’arriver à Papeete!

Mais comment a-t-il vécu les conséquences du Tsunami de Fukushima? Y-a-t-il eu des impacts? Témoignage recueilli sur le carnet de bord:

« Cette nuit nous avons été informés, via notre Inmarsat C, d’une alerte Tsunami suite au tremblement de terre dramatique d’une magnitude de 8.9 sur l’échelle de Richter qui s’est produit au Japon. Nous étions alors à l’abri en haute mer….Toute la journée nous avons observé une variation du niveau de l’océan d’environ 2 mètres, avec par moment l’impression que l’océan se vidait. »

Pascal Goulpié, homme discret et non moins aventurier de cœur, est le directeur opérationnel et coordinateur scientifique. Il détient un Master en énergie de l’EPFL et un doctorat en météorologie. En 2004, ce toulousain d’origine rencontre le neuchâtelois Raphaël Domjan, initiateur du projet et actuellement co-skipper et ambassadeur du projet à bord du TÛRANOR PlanetSolar.

DES ESPRITS INSPIRES DE LEGENDES:
Contes et légendes ont toujours inspirés les plus grands Hommes, aventuriers, explorateurs ou inventeurs. PlanetSolar émerge du rêve d’enfant de Raphaël Domjan, avide des récits du visionnaire Jules Verne et du personnage d’Esteban dans les aventures imagées des Cités d’Or.

Jean Verne, arrière petit-fils de Jules Verne, est un des supporters du projet et témoigne : lien vers le témoignage complet.

« Le projet PlanetSolar fait partie de ces projets verniens, cet espoir humain pour un avenir meilleur dans un monde qui semble aujourd’hui en questionnement quant au péril qui le menace. »

PlanetSolar, tel Hermès dieu grec, messager des dieux de l’Olympe, fils de Zeus dieu du soleil, porte un message d’espoir au sein même des défis qu’il se donne :

« La gestion de l’énergie: le déplacement ne devra pas utiliser plus d’énergie que celle fournit par le soleil.
Efficience: La mobilité douce et solaire est efficiente seulement si les coûts sont raisonnables et compétitifs. C’est pourquoi, nous utiliserons principalement des matériaux et des technologies disponibles aujourd’hui sur le marché ce qui crée un potentiel de production de masse, diminuant considérablement ainsi les prix et les coûts opérationnels dans le temps. » Source: lien vers le site web de PlanetSolar.

Jusqu’au nom du bateau, le TÛRANOR qui signifie « la puissance du soleil » dans la saga de J.R.R Tolkien « Le seigneur des anneaux ». Tûranor a d’ailleurs dépassé Tolkien dans les référencements web de google search !

UN BATEAU QUI NE FINIRA PAS AU MUSEE:
C’était presque une nuit de Noël en ce jour du 23 décembre 2006 lorsque les fondateurs firent la rencontre clé pour leur projet. L’investisseur privé qui, ce soir là, décida de mettre 10 millions d’Euros sur la table, connaît la technologie solaire, partage le rêve et a décidé de récupérer le bateau pour son usage personnel pour lui donner une 2ème vie !

Image extraite du site web de PlanetSolar. Miami.

L’équation gagnante de PlanetSolar comme emblème de la mobilité solaire, c’est :

PlanetSolar = Energie Renouvelable + Stockage d’énergie + Efficacité énergétique + Passion


L’ECO-AVENTURE:
2008 : 1 an pour construire le bateau : 65’000 heures de travail et 30 personnes. C’est actuellement 50 personnes qui contribuent régulièrement à PlanetSolar.
Techniquement parlant : 536 m2 de panneaux solaires en technologie mono-cristallin avec une efficacité énergétique de 20%.
Stockage de l’énergie : 72 batteries Lithium-ions garanties 5 ans ! Certainement plus fiables que les batteries de téléphones !

Image extraite du site web de PlanetSolar. Monaco.

100 kW de puissance installée incluant l’extension des 2 ailes solaires du bateau.

C’est l’équivalent de la production électrique nécessaire pour 10 maisons en Suisse!

Comparativement une maison consommant environ 4’500 kWh/an, nécessiterait 50m2 de panneaux solaires polycristallin (moins efficace que le mono-cristallin) et ne dégagerait qu’une efficacité de 13%.
PlanetSolar c’est aussi un bel appartement volant avec 300 m2 « habitables » terrasse comprise ! Capacité d’accueil pour 26 personnes en mode navigation.

PlanetSolar représente le défi technique  d’une mobilité plus durable et est en train de cumuler une solide expérience et un savoir-faire pour se déplacer dans des conditions extrêmes en utilisant une énergie renouvelable.

EN QUOI LE FAIT D’ÊTRE UNE CLEANTECH EN SUISSE A ETE AIDANT?

« En Suisse, nous avons bénéficié de relations de proximité avec les décideurs et d’un esprit d’entreprise. C’est un peu le côté eldorado de la Suisse : relations de confiance et peu de barrière sociale. On peut y croire. On y a crû et ça a fonctionné », me confie Pascal Goulpié.

ET APRES?
La vocation de PlanetSolar pourrait être d’ouvrir la voie de l’utilisation du photovoltaïque pour d’autres bateaux comme des bateaux de frêt.
L’expérience de ce tour du monde servira certainement de bassin de savoir-faire pour aider d’autres applications de mobilité durable.

Et pour Pascal Goulpié, c’est quoi la suite ? « On ne planifie pas beaucoup notre vie . Mon rôle actuellement, c’est surtout de coordonner les acteurs pour boucler le tour du monde et satisfaire nos sponsors et partenaires qui ont soutenu notre rêve et permis de concrétiser le projet. Conseils, conférences et logistique, mais le vrai défi se passe sur le bateau. C’est le capitaine qui est aux commandes sur le terrain ».

L’équipage est en route depuis plus de 160 jours et peut être suivi sur http://www.planetsolar.org/.

Bonne route TÛRANOR PlanetSolar !