Comment s’y retrouver dans les sacs plastiques en fonction des matériaux avec lesquels il sont été fabriqués?
Si vous ne le saviez pas, vous vous en doutiez:
Voici les chiffres affolants que nous annonce Bioapply, fournisseur suisse de solutions éco-responsables:
- 680 : le nombre de sacs utilisés par an et par ménage, soit 2 par jour!
- 20 minutes : la durée d’utilisation moyenne des sacs en sortie de caisse
- 400 ans : le temps que peut prendre la décomposition d’un sac en plastique.
Notre monde a amorcé un changement de comportement quant à l’usage des sacs plastiques: des législations se mettent en place pour les interdire, les matériaux évoluent, des normes européennes sont en vigueur et certains grands distributeurs (alimentaires) prennent des mesures.
Mais comment s’y retrouver entre les labels officiels, les labels auto-proclamés et l’absence de marquage?
Voici le but de cet article: y voir plus clair et plus loin…et faire les bons choix au quotidien.
Sacs plastiques: confusion et conséquences
Observez attentivement les 3 sacs ci-dessous. Lequel vous semble le plus respectueux de l’environnement?
« Protégeons NOTRE PLANETE
sac 100% oxo-biodégradable »
« Votre commerçant vous remet Ce sac 100% dégradable. Ce sac est fabriqué en polyéthylène additivé, ce qui le rend fragmentable et dégradable »
« Le sac « écophémère » est 100% oxo-biodégradable. Exposé à la lumière, l’oxygène, l’humidité et la chaleur, il se décompose rapidement et totalement et devient biodégradable et bio-assimilable ».
En fait aucun de ces sacs plastiques n’est respectueux de l’environnement et presque moins qu’un vulgaire sac plastique sans marquage. Les 3 sont même plus « fourbes », pour reprendre l’expression de Frédéric Mauch, fondateur et CEO de BioApply.
Ceci relève de « greenwashing » probablement non intentionnel…mais pourquoi? Parce qu’il règne une grande confusion et que seule la transparence peut aider le consom’acteur!
Tout comme les autres sacs plastiques, les sacs marqués dégradables ou oxo sont des thermoplastiques issus de ressources fossiles. Ce qui fait la différence c’est l’agent oxydant qui y est ajouté pour stimuler la fragmentation du sac. Or ce ceci est une fausse solution car lors de leur fragmentation, les sacs libèrent dans la nature (le sol, les plantes, l’ingestion par les animaux) toutes les substances nocives qu’ils contiennent.
Quant à parler ou écrire que ces sacs sont oxo-biodégradables, est un énorme mensonge qui induit les utilisateurs encore plus en erreur.
Tesco, une grande chaîne anglaise d’hypermarchés en a fait les frais en utilisant de tels sacs et toute son action qui se voulait « verte » a été contre-productive pour son image de marque.
Dans un autre registre que les sacs plastiques, les nouveaux emballages des pots de yaourt Activia du groupe Danone sont sujets à polémique. Ces pots en acide polylactique (PLA), polymère biodégradable ont pourtant été développés en partenariat avec le WWF. Or c’est du maïs génétiquement modifié qui est utilisé comme matière première du PLA, en désaccord avec la publicité faite sur le site d’Activia et sur les pots eux-mêmes. Le domaine des emballages est sous la loupe!
Que faire si l’on vous donne un sac oxo-biodégradable?
Que faire si l’on vous donne un tel sac?
Voici quelques pistes et c’est à vous de choisir:
- refuser le sac et argumenter: le commerçant n’est peut-être pas au courant. Vous contribuez à informer et…former!
- accepter le sac en sachant qu’après usage, vous ne devez pas le composter car il augmenterait la charge polluante des compostières
- utiliser le sac le plus longtemps possible
- préférer un sac biodégradable
Sacs plastiques biodégradables versus oxo-biodégradables
« Biodégradable se dit des produits industriels et des déchets qu’une action bactérienne, naturelle ou induite, décompose assez rapidement et fait disparaître de l’environnement en les convertissant en molécules simples utilisables par les plantes », Larousse
Les sacs biodégradables sont faits à base d’énergies renouvelables comme les matières végétales et n’ont pas d’effets néfastes en se décomposant en quelques mois. Ils contribuent même à l’accélération de la masse compostable. L’objectif n’est pas de supprimer notre confort mais de rendre le déchet intéressant et non nocif. De plus il est prouvé que l’utilisation de tels sacs contribuent à sensibiliser vers un comportement plus respectueux: réduction du flux des déchets non triés!
La question revient bien entendu au prix de tels sacs.
Les sacs biodégradables peuvent coûter jusqu’à 2 fois plus cher que les sacs polluants mais des usages à grande échelle prouvent que leur utilisation fait diminuer le nombre de sacs de près de 80%!
De plus la solution est de passer à la fin de la gratuité de tels sacs pour renforcer le mouvement.
Si vous devez utiliser un sac, alors préférez le biodégradable. Il devrait comporter un label qui suit les directives de la norme européenne EN 13432 comme ceux-ci:
La transparence par le marquage et la traçabilité:
Prenons l’exemple d’un sac conçu et fabriqué par BioApply, marqué « 100% compostable, sans OGM-sans plomb »:
Sur la tranche de ce sac, vous retrouvez les labels ainsi que l’adresse web: www.respect-code.org/fqd83.
Ces informations vous indiquent le lot de production auquel appartient votre sac, qui l’a produit et les types de matériaux utilisés pour produire ce sac.
Et vous, avez-vous des expériences similaires que vous pourriez partager?