, ,

Témoignage: j’ai fait un mini-burnout numérique

Isabelle m’a dévoilé son récent mini-burnout numérique lors d’une discussion autour de l’écologie numérique, thème d’ateliers que j’anime régulièrement.
Isabelle est un pseudo et a souhaité rester anonyme pour préserver la confidentialité de son identité et celle de ses employeurs.
Merci à elle pour son témoignage que je retranscris via mon article.

En effet, Isabelle tout comme moi souhaitons contribuer à lever le voile sur ce sujet fréquent, délicat et encore peu explicité personnellement.

Comme Isabelle, avez-vous parfois envie de jeter votre ordinateur et votre smartphone, voire votre tablette par la fenêtre?
C’est compliqué de vivre une telle situation lorsque l’on passe le plus clair de son temps devant un ou plusieurs écrans au bureau.

En outre, l’écran lumineux mobile et ses notifications « Ting » nous poursuivent chez nous, dans la rue, au restaurant, dans nos déplacements et peut-être jusque dans notre chambre à coucher (?).

La révolution numérique est en marche dans notre quotidien. ll ne s’agit pas d’en dénigrer les avantages mais plutôt de trouver comment s’organiser pour l’intégrer sereinement sans excès.
Il en va de même dans les entreprises en pleine transformation digitale.
Ce n’est pas du tout ou rien mais plutôt un besoin d’évolution culturelle des équipes pour faciliter le travail, la collaboration et un nouvel état d’esprit.

Comment ton mini-burnout numérique s’est-il révélé?

Isabelle:
Je ne me suis pas tout de suite rendue compte de la surcharge mentale que je vivais au quotidien jusqu’à ce que je commence à être malade alors que ça m’arrive quasi jamais.
Ça a commencé par un énorme mal de gorge et de la température dont je ne pouvais pas me débarrasser.
Et surtout une envie folle de jeter par la fenêtre mon smartphone dès que je le voyais!

En fait, je n’ai qu’un smartphone pour mon activité professionnelle et personnelle. J’ai voulu tout gérer avec un seul appareil pour éviter la redondance et réduire mon impact écologique. De plus tout est lié : de nombreux contacts professionnels me sollicitent désormais via WhatsApp et autres messageries instantanées.
C’est la mort de la vie privée!

Je travaille pour 2 entreprises qui ont des activités liées.
Ce contexte passionnant et très varié est sujet à des changements réguliers, notamment dans les processus informatiques.
De plus, je dois jongler entre deux univers Mac et PC.
Autant te dire que la gestion des bases de contacts est loin d’être unifiée et à l’identique.
Je vis également une démultiplication d’outils de communication et de partage d’information professionnelle. Nous utilisons par exemple Trello et bien d’autres outils.
Et pourtant ma boîte mail ne cesse de se remplir de beaucoup trop d’informations et de requêtes.
Sans compter l’Intranet qui finalement devient une plate-forme de dédouanement des actualités.
«Comment? Tu n’as pas vu cette info sur intranet ? » et tu imagines le ton avec lequel cette phrase est prononcée.

En bref, trop d’outils et de canaux tuent l’information et le sens du partage.

J’ai besoin de retrouver un minimalisme informatique.

Quelles actions as-tu prises?

Isabelle:
J’ai retrouvé un modus vivendi plus apaisant grâce une semaine de vacances au bord de la mer pendant laquelle j’ai engagé des actions.
J’ai commencé à trier les applications de mon smartphone et j’ai supprimé une grande partie des notifications sauf celles de WhatsApp et Messenger.
J’ai aussi supprimé les notifications des mails.
​Pendant cette semaine de déconnexion, je n’ai vérifié mes messages qu’une à deux fois par jour à des moments qui me convenaient.
Je n’ai pas acheté de pack de données pour surfer sur Internet. Et je me suis vraiment recentrée sur des choses essentielles et vitales.
J’ai revu l’usage de mon smartphone surtout comme un appareil photo et un outil de messagerie pour rester en lien avec des personnes clés.
Je vérifie maintenant mon temps d’écran sur mon smartphone pour préserver mon modus vivendi actuel.

Au travail, je gère mes e-mails en 4 catégories: les mails urgents à traiter immédiatement, les mails importants à traiter ultérieurement, certains mails intéressants en archive et les mails d’une réseau spécifique.

​Je ne culpabilise plus lorsque j’envoie l’info lettre à mon réseau tout simplement via mon fichier de contacts Outlook.

En bref, ce qui m’est arrivé n’est pas exceptionnel. C’est juste important de garder un bon équilibre personnel au travail et dans sa vie privée.

Pour toi, le burnout numérique ça veut dire quoi finalement?

Isabelle:
J’estime avoir fait un mini burnout numérique. J’ai pu en vérifier les effets sur mon mental et mon corps et je n’ai pas envie de revivre ça encore plus fortement.

Pour moi le burn out numérique guette lorsque l’on devient un zombie avec ses appareils informatiques et ses smartphones. Et qu’on oublie que nous sommes des humains avec un besoin irremplaçable de contact et de relation en face-à-face.

Les flux d’informations sont trop nombreux et déclenchent une peur de manquer une information, ce qui crée une compulsion à vouloir tout savoir.

En final, le burnout c’est lorsque l’on a envie de tout claquer et que l’on commence à haïr ce que l’on appréciait tant.
Le numérique est indispensable certes. Alors, faisons en sorte de le considérer comme un utilitaire et non comme une âme soeur!

Pour aller plus loin:

Le dernier livre de Cal Newport: Digital minimalism: choosing a focused life in a noisy world.

In-fuseon: Comment devenir neuro-leader de votre bien-être au travail?

Participez à mes Ateliers en Ecologie numérique pour toi et ton entreprise.

0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *