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Cleantechs, de la parole aux actes?

Image extraite du Master plan du site cleantech.admin.ch/cleantech

Plus d’une année après l’émission du premier Master Plan Cleantechs suisse et 5 mois après qu’il ait été entériné par le Conseil fédéral, comment la Suisse entend-elle passer de la parole aux actes? Ce fut le thème de la conférence-débat du 9 janvier 2012 à Lausanne, à laquelle j’ai assisté. Organisée par economiesuisse, en collaboration avec CleantechAlps, le magazine Bilan, les chambres de commerce romandes et la Fédération des entreprises romandes, la conférence a joué au ping pong entre économie et politique et personnellement je n’y ai pas entendu grands débats.

Je vous livre 5 éléments qui ont interpellé ma réflexion et mon interprétation de ce domaine que je pratique depuis 9 ans ainsi que les liens vers 4 documents de référence pour aller plus loin.

1. Définition des Cleantechs:

Image extraite du rapport de CleantechAlps.ch

Il existe plusieurs définitions pour ce secteur transversal touchant la majeure partie de l’économie.  CleantechAlps en propose une dans son étude de décembre 2011, Pour mieux comprendre les cleantechs. Si vous manquez de temps pour demander l’étude…et la lire, voici une définition énoncée par Dominique Reber d’économiesuisse et que j’ai trouvée pertinente: « Les cleantechs englobent tous les produits, services, processus et domaines d’activité qui permettent de ménager les ressources et/ou de réduire les émissions polluantes. »
Je trouve le mot « ménager » intéressant: n’est-ce pas le besoin que l’on a de « ménager notre monture environnementale » pour aller plus loin?

2. Une position de pointe en efficacité énergétique:

Outre la production et l’utilisation des énergies renouvelables et le recyclage en tous genres, c’est dans l’efficacité énergétique que les entreprises suisses excellent. En effet elles savent produire et transformer tout en économisant l’énergie.
Le schéma suivant montre que la Suisse optimise sa consommation de ressources en rapport avec sa production intérieure brute par habitants.
Comparée à l’Europe, elle est bien plus performante.

Image extraite du rapport de l'UNEP Decoupling report 2011

Sachant que les brevets suisses en matière de Cleantechs perdent du terrain depuis 10 ans au plan mondial (Notre article de février 2011 « Les Cleantechs, un enjeu de taille pour la Suisse » le mentionnait déjà),
les entreprises suisses ont intérêt à « packager » leur savoir-faire de combiner croissance et efficacité énergétique pour exporter cette expertise auprès des pays qui manifestent un très gros appétit énergétique (cf Chine, Inde…).
L’exemple de l’entreprise chimique Clariant et des jeans Denim est remarquable. La technologie de Clariant agit sur le processus de lavage des jeans et permet d’économiser l’eau à 92%, l’énergie à 30% et le coton à 87%.

3. Plus ou moins d’encadrement?

Photo de la conférence du 9.1 extraite de l'article d'économiesuisse

Les avis sont partagés et influencés par les tendances politiques. Cependant la tendance qui se dégage pourrait se résumer ainsi en tous cas pour l’efficacité énergétique:

    • l’efficacité énergétique nécessite normes et échéances
    • il serait utile de déployer une plus large communication des initiatives nationales (cf ProKilowatt), régionales et locales (chaque canton, voire commune a ses propres programmes)
    • avant de proposer éventuellement un cadre plus régulé, il faudrait vérifier ce qui encourage l’innovation (subventions ou autres) et la freine puis légiférer pour lever les freins.

4. « La R&D ne fait pas vivre.  Ce sont les marchés. »

Je cite Hugo Van Buel de la société CLA-VAL qui est devenue leader dans le marché de niche de la régulation hydraulique par micro-turbinage. Cette entreprise est présente dans 75 pays et dépose 3 à 5 brevets par an, juste pour rester présent. L’effort est mis surtout sur la phase d’industrialisation des produits. Ce sont les « market drivers » qui comptent. Ceci évoque la marge de progression qu’ont certaines entreprises suisses des Cleantechs pour passer du prototypage au produit/service industriel.

5. Les technologies, c’est bien. Et les changements de comportements?

Image extraite du Master plan du site cleantech.admin.ch/cleantech

Le sujet des comportements a été de nouveau le parent pauvre, à mon goût! Il a été évoqué mais les discussions ont plutôt tourné autour des technologies. Et pourtant, n’y aurait-il pas un grand intérêt pour des entreprises innovant dans l’efficacité énergétique d’associer les bonnes pratiques comportementales éprouvées et reconnues à leurs offres de savoir-faire techniques? Un nouvel objectif? C’est peut-être ma vision futuriste et passionnée de spécialiste en marketing-communication et en sciences humaines qui me suggère cette éventualité! A suivre…

4 documents pour aller plus loin:

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